Antoine BIBERON DIT D'ARGENCOURT
- Born: 4 May 1734, Bordeaux, France
- Died: Bef 1798, Canada
General Notes:
Soldat, maître menuisier au Canada. Antoine BIBERON, fils de Jean, maître menuisier et de Thérèse FORTUNEest né le quatre Mai1734 à Bordeaux, baptisé le cinq dans la paroisse Saint-Seurin, il eut pour parrain : Antoine BEGOU et pour marraine : Pétronille BOY. Après le décès de son père en 1753, Antoine BIBERON qui a dix-neuf ans s'est engagé ou a été enrolé de force dans les troupes de la marine. Les voies du destin vont le conduire en Nouvelle-France. Les embarquements s'effectuaient en général à Dieppe. Je pense qu'il a du débarqué dans le Nouveau Monde à l'automne 1754 avec l'un des régiments suivants : De la Reine, du Bearn, du Languedoc, de Guyenne, de la Sarre, du royal Roussillon, (mais plus vraissemblablement de Guyenne étant originaire deBordeaux.), qui furent commandé tour à tour par DIESKAU, MONTCALM et LEVIS. Les troupes de la colonie, en grande partie françaises avaient des commandants de naissance canadienne. De 1754 à 1757 je n'ai aucun renseignement sur la vie d'Antoine BIBERON à la Nouvelle-France. En 1758, je l'ai retrouvé à Trois-Rivières, où il est soldat de la compagnie de Cabanac et comme tout soldat à cet époque il est doté d'un surnom : "D'Argencourt". Trois-Rivières, fondé par LAVIOLETTE en 1634 était une petite ville de quelques centaines d'habitants, bâtie sur du sable. Il y avait un gouverneur, un lieutenant du Roi, et un major pour le gouvernement, une assez belle église paroissiale désservie par les Recollets (ces derniers avaient la sympathie et l'estime des habitants et des soldats.) Antoine BIBERON dit d' Argencourt faisait partie des troupes françaises de la marine relevant directement du secrétaire d'état à la guerre, mais dont les équipements et la solde étaient prélévés sur le budget de la marine. A la Nouvelle-France, les soldats en garnison dans un poste bénéficiaient d'un traitement de choix. Chaque soldat avait son petit jardin à l'extérieur du fort et pouvait le cultiver à sa guise. La paie d'un soldat était de cinq sous par jour et s'élevait jusqu'à trente quand il réalisait un ouvrage particulier pour le Roi. Il recevait pour son équipement tous les ans : un gilet, une casquette, un chapeau, une paire de culottes, une cravate, deux paires de chaussettes, deux paires de souliers et tous les ans : une nouvelle capote. Quand un soldat tombait malade, il était soigné au frais du Roi,qui lui fournissait : le lit,la nourriture, les remèdes, les infirmiers. Les militaires,qui n'étaient pas en courses ou cantonnés dans un poste, étaient logés chez les paysans canadiens,où ils jouissaient d'une sécurité matérielle ,d'un confort relatif et rencontraient parfois l'amour. Antoine BIBERON a-t-il rencontré l'amour chez un paysan canadien ? Le 07/08/1758, il a épousé à Trois-Rivières, Claire VACHER, fille de Guillaume et de Marie Catherine DUPUY. Un contrat de mariage a été rédigé le 6 août par le notaire de la juridiction royale de Trois-Rivières en présence, d'une part : Antoine BIBERON dit d'Argencourt, accompagné de Nicolas GODART et de Pierre DESCLAUT, ses amis, soldats de la garnison. D'autre part : Guillaume VACHER, stipulant pour sa fille Claire, accompagné de JeanBaptiste et Elisabeth VACHER, et de Charles AUCLAIR. La lecture du contrat nous apprend que selon la coutume de Paris, qui était en vigueurà la Nouvelle-France, la future épouse a été dotée du douaire du domaine coutumier ou de la somme de quatre cents livres suivant son choix et que le préciput a été égal et réciproque de la somme de trois cents livres à prendre et percevoir par le survivant. Le douaire était d'anciens biens assignés en usufruit par le mari à sa femme survivante. Le préciput était un droit reconnu à certaines personnes, appelées à un partage de prélever avant celui-ci une somme d'argent ou certains biens de la masse à partager. La cérémonie du contrat de mariage était un événement qui avait lieu chez le père de l'un des futurs. Les invitations pour la signature du contrats et la cérémonie religieuse étaient envoyées plusieurs semaines à l'avance en raison de la lenteur du courrier et des grandes distances. La guerre dite des sept ans sévissait . Jusqu'en juillet 1758, la guerre menée à la canadienne procura de nombreuses victoires aux forces françaises, mais quand s'imposa la stratégie européenne tous les forts tombèrent aux mains des anglais, et à la fin de l'été 1758 commença la débacle française. Une armée anglaise de 40.000 hommes montée sur 150 bâtiments, assièga Quebec en juin 1759, qui finit par capituler. Le 10 février 1763, le traité de Paris céda à l'Angleterre : l'Inde et le Canada. En septembre 1760, trois gouvernements militaires furent créés, Ralph BURTON fut nommé à Trois-Rivières. Officiers administrateurs et soldats français pouvaient retourner dans leur pays. Les chefs de colonie ont choisi de partir, quant aux habitants , qui avaient le choix, ils ont préféré garder leurs maisons, biens, effets et privilèges. Ils ont déposé les armes et prêté le serment d'obéissance à l'Angleterre. En 1759, Antoine BIBERON a abandonné la carrière militaire, les actes le concernant mentionnent qu'il est à présent : menuisier. ( On constate qu'il s'est touné vers le métier exercé par son père à Bordeaux.), je suppose qu'il n'avait que des notions de menuiserie car en septembre 1760,il se rend à Quéîec pour apprendre le métier, ce n'est qu'en 1772, qu'il est qualifié de maître menuisier dans les actes. Au Canada, l'artisan n'était pas soumis au monopole des maîtrises et des jurandes et pouvait être possesseur d'un atelier, d'une boutique. L'artisan n'avait pas besoin de subir un examen, de justifier d'un apprentissage, après avoir pratiqué pendant six ans, il était réputé " Maître de chef d'oeuvre". Les heures régulières de travail étaient en général du soleil levant au soleil couchant. Divers actes notariés nous renseignent sur sa vie au Canada : - Le 9 septembre 1759, Antoine BIBERON, menuisier et Joseph BERIAU également menuisier, résidant aux Forges de Saint-Maurice signent un bail à loyer devant le notaire Joseph BERIAU s'engage à louer sa maison et les terrains dépendants, situés rue du Coteau à Trois-Rivières à Antoine BIBERON pour deux ans suivant certaines clauses et conditions . (la lecture de l'acte nous apprend qu'Antoine BIBERON connaissait bien cette maison,il y habitait déja depuis un an, et s'estimait satisfait et content . Clauses et conditions: La première année Antoine BIBERON n'aura pas de loyer à payer en échange de travaux à effectuer dans la maison à ses frais,c'est-à-dire : -Achever les planchers hauts et bas. -Fournir les lambourdes -Faire une cloison du côté sud-ouest sur toute la longueur d'un pignon à l'autre, et dans la cloison en question, créer deux cloisons de travers pour former trois cabinets. -Faire deux portes en bois neuves, dont une à panneaux couverts et l'autre à queue d'aronde vitrée. -Faire en haut une cloison qui forme un tambour entre la chambre et la cuisine.(pour ce travail Antoine BIBERON est autorisé à utiliser toutes les planches susistantes dans la maison.) -Latter et enduire toutes les cloisons. -Faire trois portes neuves d'assemblage avec leurs chambranles, et sur les portes existantes, poser une croisée neuve avec les ferrures. -Effectuer tous les enduits et crépis dans la maison à ses frais. -Réaliser un escalier pour monter au grenier à l'endroit convenant le mieux. -Achever la cave avec une trappe. -Raccommoder lors du prochain été la cheminée, sans être tenu de remplacer les planches et les clous cassés. Joseph BERIAU s'engage à fournir 62 madriers de 10 pieds,dont 22 sur place, et 40 au moulin de la Croix, qu'Antoine BIBERON devra voiturer à ses frais, de plus il s'engage à fournir toute la ferrure, et les clous nécessaires. La seconde année Antoine BIBERON n'aura à payer qu'un loyer de douze livres par mois. Autre condition particulière : Dans l'hypothèse que Joseph BERIAU soit obligé de revenir habiter sa maison à Trois-Rivières , il n'aura rien à payer pour son lit et son travail. Les maisons étaient en bois et résistaient bien au froid, mais il y avait un risque constant d'incendie. La cheminée, unique moyen pour se chauffer était en pierre. En raison des hivers rigoureux, il fallait garnir l'intérieur de la maison de lattes de bois sur lesquelles étaient appliquées un plâtre ou un crépi à base de glaise. Le 13 septembre1760, les héritiers de Guillaume VACHER LACERTE : Charles AUCLAIR ,Catherine VACHER LACERTE son épouse, Antoine BIBERON, Claire VACHER LACERTE son épouse et Joseph VACHER LACERTE autorisent le notaire public de la juridiction royale de Trois-Rivières a vendre un emplacement ayan tappartenu à Guillaume VACHER LACERTE, depuis plus de trente ans sur lequel a été incendié une maison et étable et dont le titre a brûlé. (Cet emplacement a été vendu à François RIMBAULT, chirurgien de la Rivière du Loup, pour la somme de quatre cents livres.) D'après un acte passé devant le notaire royal de la province de Québec, le 10 octobre 1765, Antoine BIBERON achète une maison tombant en ruine sur un emplacement situé dans le quartier du Marquisat du Sablé aux héritiers de la veuve Guillaume VACHER,dont les noms suivent : -Jean MALBOEUF (marié avec Magdeleine ROBERT) -Joseph MALBOEUF -Angélique MALBOEUF (épouse de Jean Baptiste DUMAS ) -Jean Baptiste CONSTANTINEAU (veuf de ? MALBOEUF) -François MALBOEUF (pour la somme de 18 livres payés à chacun) Jean PROUX de la Basse-terre, tuteur de Jean baptiste et Joseph LACERTE, enfants mineurs de feu Jean LACERTE, maitre tailleur, agissant pour sa nièce Josette LACERTE, majeure, nomme par devant le notaire de la ville de Trois-Rivières, le 16 mars 1776, Antoine BIBERON, procureur général et spécial pour louer ou vendre une maison située à Trois-Rivières, et faire quelques réparations absolument nécessaires. ( Le subrogé tuteur des enfants mineurs était François DAGNAU) Le 17 janvier 1774, Antoine BIBERON dit d'Argencourt s'engage devant le notaire public de Trois-Rivières à effectuer des travaux dans une maison de 28 pieds de long et 20 pieds de large ,située à Trois-Rivières,appartenant à Jean MAC ECHEN, résidant à la baie Saint-Antoine, pour la somme de cent vingt shillings de la provinc, dont la moitié en argent et l'autre en denrées ou marchandises au prix du cours. Travaux à réaliser : -Une couverture embouvetée avec l'ouverture du carreau de vitre à chaque -Sept contrevents et chasses neufs de cinq verses de haut, ledit verse de 6/7 pouces, et lesdits chasses fait à plaintes,lesquels bien ferrés. -Les cloisons à reposer et les embouvetures nécessaires. -Les portes et les chambranles à reposer, et les travailler à pouvoir les faire servir, si les chambranles existantes ne sont plus bonnes, en fabriquer des neuves. -Une grande porte d'entrée à panneaux couverts, dans la mesure du possible en deux corps, autrement en un seul. -Un escalier couvert pour monter au grenier. -Une table de 3 pieds de long et proportionné en largeur avec un tiroir en dessous. (Pour tous ses travaux Jean MAC HECHEN s'est chargé de fournir la ferrure, les bois propres et nécessaires). Antoine BIBERON dit d'Argencourt est certainement décédé avant 1798, car il n'est pas mentionné dans l'acte concernant le second mariage de sa fille Marie-Claire. Alain BIBERON
Source : Alain Biberon : Dossier descendance de Jacques Biberon, reçu en février 2005.
Antoine married Marie Claire VACHER LACERTE, daughter of Guillaume VACHER LACERTE and Marie Catherine.
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