Ignace SLAWECKI

  General Notes:

Source : Alain Biberon : Dossier descendance de Jacques Biberon, reçu en février 2005.

EXTRAIT de AUSTRALIE et OCEANIE (1790-1940) par LECHPASZKOWSKI
Le commandant SLAWESKI et sa famille
Le capitaine Thadée SLAWESKI a débarqué à Melbourne en 1888 avec sa femme, ses deux enfants, ses beaux-parents et sa belle-soeur. Deux générations de sa famille ont émigré en Australie à la recherche d'un meilleur endroit pour vivre.
C'est une longue histoire qui a commencé dans la province orientale de l'ancien Commonwealth Polonais-Lithuanien appelé Volhynia. Là, la famille a vécu la vie calme de châtelain dans leur propriété de Slawuta. L'orthographe original de leur nom SLAWECKI, prononcé SLAVETZKI, a été modifié en Australie en SLAWESKI.
Deux frères Ignace et Michel ont été envoyés au célèbre collège de Krzemieniec, la meilleure école non seulement dans le Volhynia,mais peut-être dans tous les pays de l'ancien Commonwealth Polonais-Lithuanien. Ils ont quitté le collège, brillants et bien instruits.
Quand les hostilités ont commencé avec la Russie en novembre 1830, c'était impensable pour les frères de ne pas rejoindre la cause nationale.
La famille appartenant à la noblesse (Szactita) avait un long passé comme chevaliers et soldats au service des rois polonais.
La province avait levé un régiment appelé Légion Volhynian et un régiment de cavalerie Volhynian.
Ignace et Michel ont rejoint l'armée et ont été nommés sous-lieutenants. Après la défaite de l'armée polonaise en septembre 1831, Michel a marché au pas lentement par l'Allemagne avec le reste des troupes polonaises et a atteint la France le 25 décembre 1832, il avait alors 24 ans.
Ignace avait un talent littéraire , sa première publication eut lieu en 1828 à Petersbourg, une poésie appelé "Ogrod Antoninski " qui décrit le jardin d'Antoniny (en Ukraine) appartenant à la Comtesse Maria POTOCKA, née Princesse SANGUSZKO. A Lvov en 1837, il a publié " Poezje " (Les poésies), qui contient aussi une comédie appelé "Two butterflies " (Deux papillons ). On ignore à quelle époque Ignace a rejoint son frère en France, il est possible qu'il soit resté en Pologne autrichienne pendant quelques années à Cracovic et Lvov, où ses poésies furent publiées. Selon le témoignage de sa famille, il a été engagé comme avocat à Cracovic, mais aucune confirmation de ce fait n'a pu être trouvé.
Michel a achevé ses études médicales à Montpellier en 1834. Il a publié des thèses et considérations sur le cancer des mamelles. En tant que Docteur, il a acquis une grande renommée quand il a guéri le fameux Maréchal SOULT. Michel rejoignit la Société Démocratique Polonaise en juin 1834, dont pendant trois ans, il fut un membre très actif à Tours, Toulouse et Saint-Maur. Il quitta la Société pour une raison inconnue en juin 1837.
Ignace est devenu ingénieur des travaux publics en France et est entré au service du Gouvernement . Toujours sous le Roi Louis Philippe, c'est-à-dire avant 1848, il a été envoyé à l'île de la Réunion (Ile Bourbon) comme ingénieur du Gouvernement avec un salaire de 4.000 francs. Il fut tout d'abord nommé à la construction d'un phare, sa tâche principale cependant était la construction des routes,ponts et canaux. Il a épousé une jolie blonde Estelle, la fille d'un ancien officier de Marine, Jean-Baptiste BIBERON installé à l'île de la Réunion comme entrepreneur et propriétaire d'un petit débarcadère dans un port appelé Sainte-Marie.
La famile BIBRON (BIBERON ) a été décrit par Rosalie CAYEAUX de Maurice, épouse du Capitaine Adam MIEROSLAWSKI dans le chapitre 22.
Ignace a incité son frère a quitté Tours en France pour venir s'installer à la Réunion. Michel avait épousé une française et avait un fils baptisé Boleslas, du nom du premier Roi polonais couronné : Boleslas le Vaillant. A la Réunion , le Docteur SLAWESKI acheta une grande plantation de cannes à sucre pour la somme de 30.000 francs. Après quelques années, pour permettre à son fils de faire de bonnes études, il vendit sa propriété à Ignace et repartit pour la France avec sa famille. Etabli à Tours, il connut un grand succès professionnel.
Ignace, de son côté exploita une plantation de café et de vanille , ayant obtenu une grande qualité du dernier produit , on lui décerna une médaille d'or dans une exposition agricole locale, et réalisa un beau bénéfice de 25.000 francs. Il fut très connu en France parmi les exilés polonais pour ses cadeaux philantropiques, principalement des expéditions de sacs de café, distribués gratuitement.
Le 16 janvier 1854, son fils Thadée est né, suivi par deux filles Marie et Anna, mais ce bonheur eut une fin inattendue. Peu de temps après la naissance d'Anna, sa femme mourut probablement de la malaria, Ignace ne lui survécut seulement de trois à quatre mois, et décéda le 17 décembre 1857, apparement terrassé par la même maladie. Les enfants, orphelins, ont été adoptés par leurs grands-parents BIBERON et les oncles se chargèrent de l'exploitation de leur père.
Très indépendant d'esprit et supportant mal la tutelle de ses oncles, en 1868, Thadée, âgé de 14 ans, décida de devenir marin et quitta la Réunion.
En octobre 1871, l'un de ses oncles Jean-Baptiste BIBERON, junior, et sa famille quittèrent l'île de la Réunion pour l'île Maurice. Thadée abandonna ses droits de propriétés à ses soeurs Marie, l'aînée, qui avait épousé un avocat d'ESMENARD de CAPI et Anna, la cadette, qui avait épousé POTIER de CURCI.
Thadée fut appelé pour entrer au service de la Marine française à Bordeaux.
Boleslas, le fils de Michel, un jeune homme exceptionnellement capable mourut à l'âge de vingt ans environ.
Quand Thadée acheva son service son militaire dans la Marine française, il retourna dans la Marine marchande. Son oncle, le Docteur Michel fit de lui, l'héritier de tous ses biens et lui acheta un bateau de presque 200 tonneaux, nommé " La Boussole " pour 250.000 francs or. Il s'agissait d'un nouveau navire construit en 1877, dont il fit couvrir la coque de plaques de zinc. En 1880, " La Boussole " fut enregistrée à Bordeaux au nom du Docteur SLAWESKI et Thadée devint son maître. Il n'y a aucun document relatant tous les voyagesde Thadée SLAWESKI, mais il rapporta des souvenirs de Montévidéo en Uruguay, de Chine, du Japon, de Cochinchine. Selon des souvenirs de famille, le commandant SLAWESKI a vécu de nombreuses aventures en mer et sa Boussole était surnommée" le bateau fantôme" par les journaux français. Une fois lorsqu'il se rendait en Amérique, une tempête démâta son navire près des Açores et dut être remorqué jusqu'au port du Havre, une autre fois "La Boussole" est entré dans Bordeaux, ses mâts cassés, mais sans le moindre mal pour l'équipage.
D'après les archives françaises, il a servi comme apprenti dix-huit mois et vingt jours , puis en mer pendant neuf mois et dix-sept jours au service du Gouvernement , vraisemblablement dans la Marine française, ensuite il a navigué pendant six ans et trois mois comme fusilier marin dans la Marine marchande. Le certificat de Thadée SLAWESKI fut enregistré à Bordeaux le 13 mai1881. En 1882, il prit le commandement du " Cimandef " une barque à trois mâts de 425 tonneaux, elle était en carénage à Marseille depuis un moment probablement en raison de quelques réparations. La barque " Cimandef " quitta Marseille en juillet 1882 pour revenir au Havre le 9 février 1883.
A Bordeaux, le 1er avril 1883, le capitaine SLAWESKI reprit la mer a bord de " La Boussole " pour revenir le 15 juillet 1884. Le dernier voyage de " La Boussole " commencé à Bordeaux le 21 juillet 1884 abouti au Havre le 26 Janvier 1885.
En 1881, Thadée avait visité l'Ile Maurice et s'était épris de Paula BIBERON, sa jolie cousine blonde, agée de dix-huit ans, l'une des filles de Jean-Baptiste junior. Le commandant SLAWESKI avait l'intention de naviguer vers l' Australie et de prendre avec lui Paul Théodore , âgé de seize ans, frère de Paula, mais ayant soudainement obtenu une affectation différente, il dut repartir pour la France. Cependant il fit embarquer Paul BIBERON sur le bateau d'un ami en partance pour Sydney.
Le commandant SLAWESKI passa quatre autres années en mer avant de revenir à Maurice en 1885. Comme il en avait assez de la vie de marin, il vendit son navire. Entre-temps son oncle le Docteur SLAWESKI était mort à Tours le 12 août 1884.
Paula et Thadée se marièrent le 1 août 1885 à Maurice. Trois jours plus tard , ils rejoignaient leur île natale la Réunion, à bord du "Calédonian", terre de leurs enfances et expériences. Six à sept semaines plus tard, ils repartirent pour la ville de Marseille à bord du " Ville de Metz ". Ils débarquèrent en France en octobre, et s'installèrent à Tours dans la maison de l'oncle Michel. Leur premier fils, Ignace est né en juin 1886.
De son côté Paul BIBRON (BIBERON) s'était établi en Australie, et avait aussitôt aimé ce pays. Il envoya de nombreuses lettres à Paula et à ses parents à Maurice, il leur proposa une réunion de famille en Australie. La famille SLAWESKI quitta la France en juillet 1887, après un mois de navigation ,débarqua à Maurice. En juin 1888, les familles BIBERON et SLAWESKI , embarquées à bord de " L'Océania " naviguèrent jusqu'à Melbourne. Angèle (Kate) BIBRON(BIBERON) s'était joint à ses parents et aux quatre SLAWESKI pour ce voyage. Arrivés le 7 juin 1888, après quelques jours dans un hôtel de la rue Collins, ils se sont rendus à Oakleigh, où le capitaine SLAWESKI est devenu le manager d'une grande ferme. Au bout de quelques années, il acheta une ferme et son verger à Lilydale ou sa famille vécut une vie heureuse. Leur fille Laurence est née en 1889, et le troisième fils Boleslas en 1892. ( Il n'y a aucune mention de la naissance de France, le second fils, mais quatre SLAWESKI sont mentionnés ci-dessus et France était bien le quatrième membre de la famille. )
Après dix ans à Lilydale, le commandant SLAWESKI a été forcé de vendre sa propriété en raison de sa santé déclinante et s'est installé dans une maison dans la rue Simpson à l'Est à Melbourne. Là Madame Paula SLAWESKA enseigna le français pour peu de temps. Les trois garçons ont été envoyé au Collège Xavier des Jésuites à Kew, et Laurence au Couvent du Sacré Coeur à Malvern pour achever leurs éducations.
Le commandant SLAWESKI est décédé le 12 Août 1911.
Quand la première guerre mondiale débuta, France se précipita au Consulat français à Melbourne afin de solliciter un passeport pour rejoindre l'armée française , il considérait la France comme sa patrie. Il fut déçu et choqué lorsque le Consulat français refusa sa demande en raison de son nom étranger et de son lieu de naissance à Maurice. On lui a conseillé de rejoindre l'armée australienne.
Sans perdre beaucoup de temps, finalement, France s'engagea en septembre 1914 comme volontaire N° 113 dans la troupe de Chevaux-légers et parti avec la première force expéditionnaire à bord du " Sud ". Le 10 octobre 1914, le convoi aperçu le croiseur allemand "S.M. Emden" qui avait été détruit dans l'ile de Cocos par le " H.M.S Sydney". La troupe débarqua en Egypte, pour répondre à l'insistance de sa mère, il s'enrôla comme porteur de civières et c'est dans cette spécialité qu'il a fait la campagne de Gallipoli.
Très malade et atteint d'une pleurésie en Egypte, il fut envoyé vers l'arrière. Là, il retrouva son frère Boleslas, qui s'était également enrôlé comme porteur de civières, et avait quitté l' Australie en août 1915. Pendant une année, ils travaillèrent enssemble dans un hopital militaire comme masseurs. En 1916, ils furent envoyés en Angleterre.
Boleslas continua dans un hôpital australien, tandis que France fut envoyé en France dans sa patrie.
Boleslas fut démobilisé et revint en Australie en septembre 1919. France, qui avait épousé une française rentra un mois plus tard.
En mai 1920, France quitta l'Australie pour s'installer en France, sa soeur Laurence alla le rejoindre en 1921.
Ainsi deux des quatres enfants du Capitaine SLAWESKI sont allés vivre en France et deux sont restés en Australie.
A Paris, Boleslas SLAWESKI avait obtenu un diplôme dans la physiothérapie, et fit une brillante carrière dans le Victoria. Il avait nommé sa belle et élégante maison à Murrumbeena " Polska ". Il était très généreux avec la paroisse locale catholique de Chadstone. Il était connu dans le secteur comme une grande personnalité. L'un de ses fils Bernard a servi pendant plusieurs années dans la Marine Royale Australienne.
Ignace connut lui aussi un grand succès comme physiothérapiste, il a été dit que c'était lui qui le premier avait employé ce terme à Melbourne et qu'il avait donné ses lettres de noblesse à cette profession.
Traduction et adaptation en langue française par Stéphane et Alain BIBERON
Ce document en anglais m'a été communiqué par Madame Ninon FOX (née BIBRON), descendante de Jean Baptiste BIBRON (BIBERON) et Eléonore SAUZIER, que je remercie infiniment. Alain Biberon.

Ignace married Marie Elisabeth Estelle BIBERON, daughter of Jean-Baptiste BIBERON and Louise Modeste FENIOU, on 19 Oct 1850 in Sainte Marie île de la Réunion. (Marie Elisabeth Estelle BIBERON was born on 14 Mar 1823 in Saint-Denis, Ile de la Réunion and died on 13 Oct 1857 in Sainte Marie île de la Réunion.)

  Marriage Notes:

Contrat de mariage en date du 19/10/1850 par devant Mtre DUBOIS , notaire à St Denis.