Jean Chrysostome Janvier MONNERON

  General Notes:

Entraîné, comme ses aînés, sur la route des Indes, Jean Chrysostome Janvier achète avec ses frères Louis et sans doute Pierre, une maison d'armateur à Port Louis (île de France). Connue sous le nom d'Etablissements des Frères Monneron, cette maison ne tarde pas à faire des affaires importantes et à enrichir ses proriétaires. Elle occupe 300 nègres. L'un d'eux est un habile charpentier en bâtiments corsaires. A la déclaration de la guerre avec les Anglais en juin 1778, comme représentante des plus puissantes maisons de Saint Malo, la maison Monneron arme des corsaires.
A l'époque de la Révolution, Jean Chrysostome Janvier part en France craignant que les intérêts familiaux ne soient compromis par les évènements. Les moyens de communication étant perturbés par la guerre, il ne revient pas dans l'île auusi vite qu'il l'a prévu. Il se marie en France avec Elisabeth Lançon de Lostière : son père, Eléazar Lançon de Lostière, est ancien écuyer de main de Mesdames de France, est condamné plusieurs fois pendant la Révolution et est libéré après Thermidor. Sa mère, Marie Pétronille Personne Songeon de la Chapelle, est dame d'honneur des filles de Louis XV ; Madame Elisabeth, sœur de Louis XVI, est marraine de leur fille, Elisabeth Lise (1796-1838), c'est pour cette raison qu'elle a reçu le prénom d'Elisabeth. A son mariage, elle apporte une dot de 20 000 livres alors que son mari ne connaît pas avec exactitude le montant de sa fortune, puisqu'il est absent de l'île depuis quelques années. Après la naissance de deux enfants, ils reviennent dans l'île entre 1792 et 1798.
L'Etablissement Monneron est toujours prospère, les affaires allant bien, Jean Chrysostome Janvier achète alors une propriété dans le quartier Moka au nord-ouest de l'île pour y passerla belle saison, c'est < Minissy>> , qui s'étage en terrasses au-dessus de la mer et est entourée de roses du Bengale et de bois de mimosas. Ils passent la saison des pluies à Port Louis, où les réceptions sont nombreuses. Marie Elisabeth
Monneron aime le monde et le luxe, souvenirs de son enfance à la cour, son salon est très fréquenté et l'un des plus courus de l'île.
En 1807, Marie Elisabeth entreprend un voyage en Europe pour l'éducation de ses enfants. Elle embarque sur l'un des navires de son mari transportant du sucre, mais les Anglais capturent le vaisseau et la cargaison, l'équipage est amené à Gibraltar. Là, Marie Elisabeth achète une voiture espagnole et des mules et se met courageusement en route pour la France, traverse toute l'Espagne : pour les côtes, on met pied à terre, les enfants dansent des rondes pour délier leurs jambes engourdies par l'immobilité. Un jour, les voyageurs rencontrent un déserteur savoyard nommé Paul ; son récit inspire assez de confiance à Mme Monneron qui le prend à son service : Paul ne quitte plus la famille et prend souvent soin des enfants.
Arrivée en France, Marie Elisabeth va jusqu'à Paris et prévient sa famille de son arrivée Elle se fixe à Paris. Quelques années après, en 1811, Jean Chrysostome Janvier meurt sans avoir revu sa famille. Il laisse de tels
intérêts à Maurice que sa femme y retourne avec ses enfants pour continuer son œuvre. Seul Charles, l'aîné, (1795-1857), entame une carrière aventureuse : nommé (28/03/1828) par la Princesse Régente du Portugal consul du Royaume de Portugal, il se fait appeler Don Carlos et part pour Goa (03/12/1828) sur le corsaire grec < l'Hellas >. Puis il est lecteur de la reine Isabelle II à la cour d'Espagne, quitte ce pays lors de l'abdication de la reine et est professeur de français à Saint Pétersbourg, où il meurt. Aristide et Alcide continuent les affaires de leur père, mais la domination anglaise ne tarde pas à les faire péricliter.
Le 16/07/1831, la famille revient une dernière fois à l'île Maurice sur le navire français < Le Gol > pour liquider les entreprises qui les conduisent à la ruine. Tout est vendu le 29/03/1833 ; ils reviennent en France pour toujours sauf Aristide et Alcide.
: Dossier descendance DE GUIGNÉ envoyé par Marie-Laure de Gastines le 7/10/2007.

Jean married Marie Elisabeth DE LANÇON DE LOSTIÈRE, daughter of Eléazar DE LANÇON DE LOSTIÈRE and Marie Pétronille Personne SONGEON DE LA CHAPELLE, on 2 Nov 1794 in Louviers, Eure. (Marie Elisabeth DE LANÇON DE LOSTIÈRE was born in 1768 and died in 1835.)