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Les DOUYÈRE de Calédonie,   par Daniel Létocart,    pour ses enfants.

Vers 1667, dans un petit village d’Alsace, Georges DOUVIER, prévôt de Russ, dans le Bas-Rhin, ne se doute pas qu’il sera l’ancêtre d’une grande famille aux nombreuses ramifications à la Réunion, dans toute l’Océanie, en Australie et à Madagascar.

Aux environs de 1695, leur patronyme évolue en « DOUYER ». Parmi les enfants de Georges, Dominique, notre ancêtre, sera appelé DOUYER, peut-être à la suite d’une erreur dans la rédaction de l’acte d’état civil. Puis en 1701, on se trompera peut-être encore lorsqu’on déclarera la naissance de Joseph, petit-fils de Dominique, en effet, le bébé sera déclaré sous le nom de DOUYERE.

En 1751, Joseph DOUYERE, fils du précédent, boulanger de la Compagnie des Indes, part s’établir à l’Ile Bourbon (La Réunion). Né en 1729 à Wisches, dans le Bas-Rhin, il mourut le 25 octobre 1816 à St. Denis de La Réunion.

            Un de ses fils, Joseph-Crescence, né à St. Denis en 1771, que l’on surnomme Joson et de qui descend la famille DOUYERE de Calédonie, était propriétaire à St. André de La Réunion lorsqu’il fut ruiné par un cyclone en 1830.

            Le fils de Joseph-Crescence, François Mathias DOUYERE, né en 1812 à St. André, était, lui aussi, propriétaire en Salasie. Il avait dix enfants parmi lesquels, Mérance (1846-1938) Léopold et Philippe.

                                                             

  

            Une grande sécheresse en 1861 puis la crise de la canne à sucre incitèrent 800 Réunionnais à quitter leur île pour s’installer en Nouvelle Calédonie.

Louise-Mérancie, dite Mérance, et son mari Racine, Joseph, Joachim SAUTRON ainsi que leurs trois enfants furent de ceux-là. Ils partirent, en 1874, sur le navire Anna-Maria. Le voyage dura six mois et leur fille Angèle naquit sur le bateau pendant le trajet. 

Joachim Sautron s’installa dans un premier temps près de Houailou, sur la Côte Est sur une location de 35 hectares puis, l’expérience pastorale n’étant pas concluante, la famille descendit sur Nouméa où il devint gardien de la prison civile. Quelques mois plus tard c’est Mérance qui devint elle-même gardienne de prison, certainement dans le quartier des femmes. Le couple a eu neuf enfants

L’année suivante, Léopold et Philippe, cultivateurs dans les terres de Salasie et qui avaient déjà, de ce fait, de sérieuses connaissances de l’agriculture tropicale, quittèrent à leur tour La Réunion pour la Nouvelle Calédonie à bord du Navire Pactole.

Léopold s'établit, dans un premier temps à Nakéty puis à Canala, il se fixa ensuite définitivement à Païta. Il y mourut en 1933, âgé de quatre-vingt quatre ans. De son mariage avec Marie WIRTH étaient nées, à la Réunion, trois filles : Paulina, en 1870 (Mme CARLOD), qui vécu à Païta, Clemesse en 1872 et Clélie en 1874. En Calédonie naquirent ensuite: Joseph (1876). Léopold (1880). Marie (1881) qui rentra en religion sous le nom de sœur Théodonie, et sa soeur jumelle, Augustine. Jeanne (1883) épouse Pascal ESPOSITO né à Touho. Augustin (1887). Jules (1889) qui alla s’établir aux Nouvelles Hébrides. François (1897) meurt à la guerre en 1917 Jean-Baptiste (1895) s’établit lui aussi à Santo, aux Nouvelles Hébrides.

 

                                                  

  

 

           Philippe, notre arrière grand-père, né le 6 mai 1841 à La Réunion, avait 34 ans lorsqu’il arriva en Nouvelle Calédonie. Homme doux et de petite taille, il portait une barbe épaisse qui soulignait la douceur de son visage. Il avait épousé, en 2ème noces, une métisse créole, Marie-Alphonsine CLAIN qui, à l’inverse de son mari, était grande, forte et possédait un caractère assez vif, cependant, la gentillesse du grand-père assurait une relative quiétude dans le ménage. Quelquefois lorsque des chamailleries s’élevaient entre les époux, grand-père Philippe disait à sa femme dans son patois réunionnais : « Mi cherche pas à vous dispute, mi constate » Si la querelle durait un peu trop à son goût, il détachait deux parcelles de peau de niaouli de la toiture et, en ayant formé deux tubes cylindriques d’une dizaine de centimètres de long, les introduisait dans chacune de ses oreilles, manifestant ainsi clairement son intention de ne plus prendre part à la conversation. Lorsque Alphonsine s’en apercevait, elle fulminait de rage contre le grand-père mais la querelle cessait immédiatement.

Alphonsine, malgré son caractère redoutable, était, cependant, toujours prête à aider ses amis et connaissances, à sauver leur âme, quelquefois malgré eux, en les forçant à fréquenter l’Eglise. Ainsi elle avait réussi à envoyer un de leurs ouvriers Malabar à confesse. Le prêtre qui savait que le péché mignon des Malabars était la rapine, l’aida à se confesser en lui demandant s’il n’avait pas volé une chèvre, une poule, un lapin etc. De plus en plus inquiet, l’homme répondait non à chaque fois. Après avoir reçu l’absolution et être ressorti de l’Eglise il rencontra un copain à qui il raconta sa mésaventure :

« Ça malin boug mon cher, toutes bébêtes la demandé, juste dinde la oublié. Si dinde lavait demandé, mi l’était foutu ! »

            Philippe et Alphonsine s'établirent dans la vallée de Nimbaye, sur la rive gauche de la Ponérihouen. Philippe y mourut en 1937 à quatre-vingt seize ans.

            Dès leur arrivée, ils construisirent une maison en  " torchis ", mélange d'argile, de paille et d'eau que l'on malaxait longuement et que l'on disposait ensuite sur une ossature de  " petit bois de forêt ". On montait la charpente du toit avec des " barres de niaouli " ou bien des troncs de palmier fendus dans le sens de la longueur, que l'on clouait sur des arbalétriers en bois d’un diamètre plus fort.

            On recouvrait ensuite la charpente de " Peaux de niaouli ", puis on disposait ensuite des gros galets de rivière sur la toiture pour empêcher le vent de découvrir la maison. Ces galets, noircis par le temps et posés sur l'écorce blanche de niaouli, donnaient un aspect particulier aux maisons. Les demeures de nos pionniers étaient sombres mais toujours fraîches et respiraient le calme et le bien-être. J’ai gardé de celle de mes grands-parents à la Tchamba, un souvenir inoubliable.

En plus du potager, ils plantèrent  du manioc, des taros, ignames et patates et tentèrent avec succès, la culture du maïs. D'après les textes officiels de l'époque, Philippe exerça la charge de garde champêtre. Il fut aussi adjoint au président de la commission municipale de Ponérihouen dans les années 1892 à 1900.

            Après la disparition de Philippe et Alphonsine leur propriété revint à leur fille Lélia, mariée à André CLAUDEL. Le père d’André était voisin du grand-père Léon LETOCART à Amoa. On peut voir encore, aujourd’hui, à Nimbaye, sur le sol, le tracé de la première maison des arrière-grands-parents Douyère.

           

            Alphonsine et Philippe eurent onze enfants: Joseph (1867).). Charles (1869) que l’on avait surnommé Monbel. Barthélémy (1872). Aurélien (1877). Louise (1874). Gabriel (1879). Frédéric (1881). Raoul (1883). Lucie (1885). Augustin (1886). Lélia (1890).

            Louise fut la seule à quitter la Nouvelle Calédonie. Devenue Mme GOUJEUIL, elle suivit son mari en Métropole d’où elle correspondit encore quelque temps avec la famille. De cette grand-tante, nous, les petits-enfants, entendîmes très rarement parler.

   
Les enfants de Philippe et Alphonsine

            Joseph DOUYERE

            Joseph, François, né le 15 mars 1867 à Salazie (Réunion) Mort le 22 juin 1953 à l’âge de 86 ans à Ponérihouen.

          Charles DOUYERE

   Charles dit Mombel, est né le 23 octobre 1869 en Salazie à la Réunion. Il est décédé le 4 mars 1937 à Ponérihouen à l’âge de 68 ans.

    Il épousa en premières noces Eugénie PARISOT. Ils eurent un enfant.

    Il épousa en deuxièmes noces Camille GUESDON.

    Il épousa en troisièmes noces Jeanne GARNIER et eurent deux enfants.

          Barthélémy DOUYERE

   Né en 1872 à Salazie (Réunion). Il est enterré dans la vallée de Tchamba sur la propriété de son frère Augustin.

  Louise DOUYERE

  Marie, Louise, Valentine Douyère née le 23 août 1874 en Salazie à la Réunion.

 Elle épousa Aimé, Alphonse GOUJEUIL fils de Séverin Goujeuil et Marie-Pierre Pineau le 6 décembre 1892 à Ponérihouen. Ils moururent tous deux en France où ils habitaient.

 Aurélien DOUYERE

Antoine Aurélien DOUYERE est né en 1877 à Houailou. Il était resté célibataire. On le trouva pendu dans sa maison le 24 août 1927. Il est enterré dans la vallée de Tchamba sur la propriété de son frère Augustin, près de son frère Bartélémy.

      

Gabriel DOUYERE

        Xavier Gabriel Douyère. Né le 9 septembre 1879 à Ponérihouen. Décédé le 20 septembre 1945 à Nouméa à l’âge de 66 ans.

         Il était colon. Marié à Maria Outhey GOROU, née le 1er janvier 1880. Ils eurent un enfant : Alfred Julien Douyère (père de Georges dit Jojo et Edmond dit Bébé). Il prit une seconde compagne, Endi, mélanésienne puis enfin une troisième compagne : Eugénie Algo MAPOUROUA.

 

          Frédéric DOUYERE

         Frédéric Albert DOUYERE est né le 28 septembre 1881 à Ponérihouen. Il est décédé le18 mai 1957 à l'âge de 76 ans. Il s'était marié dans un premier temps avec Lina SADOU avec qui il eut deux enfants : Odette et Albert. Il se maria ensuite avec sa cousine Justine Olivia SAUTRON, fille de Mérance DOUYERE avec qui il eut un enfant : Roger.

 

Raoul DOUYERE    

Raoul est né le 8 octobre 1883 à Ponérihouen et décédé le 12 septembre 1955 à Nouméa d’une péritonite aiguë. Marié à Louise OBRY, ils eurent sept enfants : Auguste, Henri, Suzanne, Jean-Baptiste, Camille, Julienne et Yvon.

 

Lucie DOUYERE

Marie Lucie DOUYERE, née à Ponérihouen le 27 mai 1885 et décédée à Nouméa le 29 avril 1979. Elle s'était mariée le 11 janvier 1907 à Léon Devillers avec qui elle eut huit enfants : Adrien, Lucienne, Léopold, Félicien, Florent (mort noyé à vingt ans), Sylvain, Irène et Ernest.

 

Augustin DOUYERE

Augustin DOUYERE était né le 28 septembre 1886 à Ponérihouen. Il avait épousé Eugénie CLAUDEL le 21 octobre 1916 à Poindimié. Il était colon à Yaoué dans la vallée de Tchamba. Il est décédé le 15 mai 1974 à Poindimié à l'âge de 88 ans. Ils eurent neuf enfants : Eugène, Lélia, Olympe, Alfred, Hélène, Irénée, Michel, Marcelle et Monique.

 

Lélia DOUYERE

Lélia Joséphine DOUYERE, né le 27 juillet 1890 à Ponérihouen, épousa André CLAUDEL le 29 octobre 1920 à Ponrihouen. Ils eurent trois enfants : Lucette, Odette (morte à la naissance), Bernadette. Elle est décédée le 30 septembre 1975 à Ponérihouen.