Maurice PÈNVERNE
10 mars 2008











Une famille LE PONTOIS
à Landévennec
au XIXème siècle








Amicale des Anciens du Diplôme Universitaire
« Langues et cultures de la Bretagne »


1


Table des matières

LANDEVENNEC ...............................................................................................................................................3
ABBATIALE BENEDICTINE ...............................................................................................................................3
A RESERVE AU CIMETIERE DES BATEAUX ...................................................................................................3
FORET DOMANIALE..........................................................................................................................................4
LE CHEF-LIEU ....................................................................................................................................................4
CIMETIERE COMMUNAL ..................................................................................................................................5
POSSESSIONS LE PONTOIS D'APRES LE CADASTRE DE 1831 .....................................................................5
ORIGINE DES LE PONTOIS ..........................................................................................................................6
LE PONTOIS DE LA ROCHE-MAURICE (FINISTERE) .....................................................................................6
LE PONTOIS D'AGON (AGON-COUTAINVILLE DANS LA MANCHE) ............................................................6
LE PONTOIS DE VILLEDIEU-LES-POELES (MANCHE) ...................................................................................7
LE PONTOIS D'ILLE-ET-VILAINE .....................................................................................................................7
LE PONTOIS DU MORBIHAN.............................................................................................................................7
AGON .................................................................................................................................................................8
ORIGINE .............................................................................................................................................................8
FOYER DE MARINS ...........................................................................................................................................9
ANTOINE MICHEL LE PONTOIS D'AGON A LANDEVENNEC................................................................9
DESCENDANCE D'ANTOINE MICHEL LE PONTOIS..................................................................................... 10
LA FAMILLE DYEVRE ET LES MINES DE PLOMB ARGENTIFERE ............................................................ 12
DE POULLAOUEN (FINISTERE) .................................................................................................................... 12
FRATRIE D'ANTOINE MICHEL LE PONTOIS ............................................................................................... 14
LE COMMANDANT CHARLES BÉNARD LE PONTOIS ......................................................................... 15
L'ARCHEOLOGUE........................................................................................................................................... 15
LA PARENTE .................................................................................................................................................. 15
EPILOGUE...................................................................................................................................................... 15

Exposé du 15 janvier 2008, tenu salle des thèses ­ Faculté Victor Ségalen, Brest ­ UBO - CRBC
Amicale des Anciens du Diplôme Universitaire
« Langues et cultures de la Bretagne »


2




Des LE PONTOIS
à Landévennec au XIXème siècle

Landévennec

Landévennec

Abbatiale bénédictine

Landévennec niché au fond de la rade de Brest, à l'embouchure de l'Aulne, entouré d'eau et de forêts, à l'abri des vents dominants, doit son nom à Saint-Guénolé, né en Bretagne vers 460, fils de Fragan et de Gwenn, originaires du Pays de Galles. Il s'y établit avec ses compagnons vers 490, pour s'y éteindre vers 530 Les ruines imposantes de l'abbaye bénédictine, rappellent son riche passé, allant de la légende de la ville d'Is avec la présence du tombeau du roi Gradlon, aux destructions des normands et de l'époque révolutionnaire, dont la disparition pour les historiens de la bibliothèque.

Ruines de l'église romane de l'ancienne abbaye

Désaffectée, l'abbaye est vendue en 1792. Le site est racheté en 1950, avec édification d'un nouveau monastère de bénédictins.

Nouvelle abbaye bénédictine St-Guénolé (sept. 2007)

De la réserve au cimetière des bateaux

Landévennec est un abri privilégié pour les navires et principalement pour ceux de la Marine Nationale. L'embouchure de la rivière de l'Aulne étant extrêmement profonde, les vaisseaux pouvaient y mouiller. Il était prévu de décharger le port de Brest en créant une annexe à l'Aulne, prit de l'importance en 1840, Napoléon III et l'impératrice Eugénie visitèrent la station navale lors de leur voyage en Bretagne1 en août 1858. Durant la seconde guerre mondiale, des bateaux de la réserve furent utilisés comme ateliers par l'occupant. Le vaisseau-école des Mousses, sabordé en août 1944, gît par 18 mètres de fond. Depuis la fin de la guerre, la réserve a laissé la place, à ce que nous appelons de nos jours le cimetière de bateaux. D'un belvédère, au bord de l'ancienne route d'accès au chef-lieu, avant d'arriver au lieu-dit Gorréker2, dominant l'estuaire de l'Aulne, nous découvrons l'anse de Penforn et son cimetière de bateaux de la Royale, dans un merveilleux décor. Un panneau explicatif retrace l'historique du site.

Anse de Penforn dans l'estuaire de l'Aulne : Aviso Escorteur Enseigne de vaisseau Henri, aviso Detroyat, et deux escorteurs d'escadre La Galissonnière et Le Duperré encadrant le croiseur Colbert (juillet 2007)



Pont de Térénez enjambant l'Aulne (travée centrale de 272 m), en aval construction du nouveau pont (janvier 2008)



1 - Précédant sa tournée en Bretagne, le 4 août 1858, Napoléon III, en présence de la reine Victoria, avait inauguré le port de Cherbourg et commémoré le retour des cendres de Napoléon Ier.
2 - Gorre-kêr : ville haute ­ Nouveau dictionnaire breton français de Roparz Hemon ­ Al Liam


3


Forêt domaniale

Landévennec, c'est aussi sa forêt domaniale occupant une surface importante du territoire communal, composée de diverses essences : des hêtres, des chênes, des pins, des sapins...

Route menant à la chapelle du Folgoat et au Moulin à Mer


Le moulin à mer


Au fond de l'anse du Moulin à Mer, dans la forêt, se cache la chapelle de Notre Dame du Folgoat datant du XVIIe siècle.

Chapelle Notre-Dame du Folgoat


Nous relevons qu'au XVIIIe siècle la Marine (3) s'adressait à l'abbaye pour ses besoins en bois. Toute la vallée de l'Aulne participait à cet approvisionnement. Les forges de Poullaouen plus en amont en faisaient aussi une grande consommation. Les bois équarris, entreposés à Landévennec étaient ensuite dirigés sur Brest. Cette exploitation des taillis se poursuivit au XIXe siècle.

Le chef-lieu

"L'Abbaye et les moines faisaient vivre les habitants de la bourgade qui s'était créé autour de leur demeure. Elle se composait d'une cinquantaine de maisons s'élevant en amphithéâtre, sur le coteau dominant le couvent et toutes couvertes de feuillage. Forcément en ce lieu on devait avoir recours aux religieux, car la situation du bourg n'a jamais permis une culture étendue, les habitations étant environnées de taillis. L'exploitation de ces taillis est aujourd'hui la seule ressource de la population du bourg de Landévennec, ainsi que le transport à Brest des bois qui en proviennent."
Ainsi nous est présenté Landévennec (4) en 1831. La commune vers 1838 comptait 722 habitants, en 1946 : 747 habitants (5), actuellement il faut compter environ 380 habitants.



La présence des équipages des navires en réserve (jusqu'à 200 marins) marqua la vie du bourg de Landévennec, en assurant la prospérité des commerces locaux. Les commerçants devaient être principalement situés rue Gorréker, la voie terrestre d'accès au bourg, avant que ne soit créée la Route Neuve (D60) dans les années 1930-31. Quelques façades et leurs ouvertures remodelées laissent deviner une ancienne présence de boutiques. Lors de la destruction de l'ancienne abbaye, des pierres furent récupérées par les habitants et utilisées pour leur habitation, ce qui peut donner l'illusion d'anciennes maisons bourgeoises. Par contre, rue du Pal, (anciennement rue de la Rive) sur la façade d'une maisonnette, au-dessus d'une porte murée, se devinant sous l'enduit, un blason avec des motifs ecclésiastiques indique un ancien presbytère.



A gauche en remontant la rue du Pal, un ancien presbytère, avec au-dessus du fantôme d'une ancienne porte, un blason ecclésiastique. En haut de la rue et du même côté, l'arrière de la maison ayant appartenu à Antoine Michel LE PONTOIS


Celui-ci fut remplacé, probablement au XIXème siècle, par un bâtiment nettement plus important, vers le cimetière, occupé depuis 2005 par les Gîtes de France.


3 - Landévennec et la Marine au XVIIIe siècle par MANAH ­ Les Cahiers de l'Iroise - 1965
4 - Voyage dans le Finistère en 1829, 1830 et 1831 - Tome second - par J F BROUSMICHE. Nommé à la perception de Lambézellec à la fin de l'Empire. Procéda à des expertises dans tout le Finistère pour calculer des valeurs locatives et d'imposition.
5 - D'après l'Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques.

4


L'église paroissiale et le cimetière au bord de l'eau, Port Maria.

Cimetière communal

Avons-nous souvenance de familles de marins, qui vécurent à Landévennec ? Dans le cimetière au bord de l'eau, entourant l'église paroissiale (église Notre-Dame, du XVIIème siècle), demeurent quelques vieilles pierres tombales, dont l'une appuyée contre le mur bordant la rue Saint-Guénolé, rappelle qu'elle recouvrait la dépouille de 5 habitants du lieu.

Pierre tombale LE PONTOIS

Recopie des Inscriptions de la pierre tombale, en respectant la forme et la disposition du texte.



Les inscriptions difficiles à lire à l'oeil nu, plus particulièrement les dernières lignes, nous les reproduisons en modifiant légèrement la présentation pour la compréhension :
Ici reposent
- Antoine Michel LE PONTOIS, décédé le 28 avril 1840, à l'âge de 68 ans
- Jeanne Yvonne NICOLAS, son épouse, décédée le 28 février 1847, à l'âge de 63 ans
- Jean Baptiste DYÈVRE, décédé le 25 août 1874 à l'âge de 74 ans
- Marie Louise LE PONTOIS, veuve de Jean Baptiste DYÈVRE, décédée le 31 mai 1887, à l'âge de 75 ans
- Édouard LE PONTOIS, époux de Marie Amanda MOTUÉ, décédé le 27 -..- 1892, âgé de 82 ans
Priez pour eux


LE PONTOIS et DYEVRE, les noms que nous trouvons gravés sur cette pierre tombale du cimetière marin, n'ont pas une résonance bretonne, nos recherches confirment cette origine extérieure à la Bretagne et expliquent la présence de ces personnes à Landévennec.

Possessions LE PONTOIS d'après le cadastre de 1831

Demeure place Yann Landévennec.

Demeure bordant l'accès à l'ancienne abbaye, place Yann Landévennec, appartenant pour la partie côté rue du Pal à Antoine Michel LE PONTOIS en 1831. Sur le fronton de la fenêtre située au-dessus de la porte est gravé 1672. Pour l'autre partie de la maison, la porte d'accès, est devenue une fenêtre. Prolongeant la maison, une cour et une crèche appartenant pour moitié à Antoine Michel LE PONTOIS et à BOUENNEC veuve ETIENNE.

Rue de l'Abbaye : maison façade rose débit de tabac au 19e siècle,au bout le pignon de l'épicerie communale créée en 1991


La maison façade rose, rue de l'Abbaye, précédemment débit de tabac, appartenait à Antoine Michel LE PONTOIS. Le lieu repris en 1979, le nouveau propriétaire ouvrit sur le côté un café restaurant "Ancienne Abbaye", avec création d'une terrasse par la suppression d'un garage attenant et l'arasement d'une butte de terre. Au bout de la rue, le pignon de l'épicerie communale créée en 1991. En 1831, Antoine Michel LE PONTOIS, possédait également un "vieux magasin" (possible un entrepôt), tout en bas de la rue Bérénez, à gauche en descendant au Pal (6)


6 - L'appellation « Pâl » (pieux) serait en liaison avec la grande pêcherie de l'abbaye qui existait sur la vasière au 17ème et 18ème siècles, d'après monsieur Roger LARS, maire de Landévennec

5


Origine des LE PONTOIS

Ce nom de famille peut être considéré comme rare, nous situons plusieurs foyers dans le Massif Armoricain. Les dictionnaires étymologiques, que nous avons consultés, n'en parlent pas. L'abbé Edouard ANDRÉ-FOUET (7), fils de Jules Amédée capitaine de vaisseau, originaire de Genève, et de la lorientaise Marie Françoise LE PONTOIS, effectua des recherches sur son ascendance maternelle, et d'après lui tous les LE PONTOIS seraient cousins, mais sans pouvoir le prouver, son étude se limitait à ceux qu'il connaissait : La Roche-Maurice (Finistère) et Agon (Manche).

Le terme latin pontis a donné en français et en breton le même mot pont, ce terme pourra désigner une maison située près d'un pont, ce qui donne les noms de lieux : Pont, Le Pont et les noms de famille : Pont, Du Pont, Dupont. Au pluriel pont en breton se traduit par pontou, en noms de lieux : Ponthou, Le Ponthou, Du Pontou et en nom de famille Ponthou, Le Ponthou. L'occupant d'une maison près du pont, peut être désigné, en ancien français, par Lepontois, comme pour celui qui est originaire de France, Lefrançois (le Français) et d'Angleterre, Langlois (l'Anglais). Nous trouvons les formes italienne et corse Ponti avec le diminutif Ponticelli (8). Durant les recherches aucune parenté n'a été décelée entre LE PONTHOU ou LE PONTHO et LE PONTOIS, les familles ne sont pas apparentées, il n'y a pas de confusion entre ces deux noms.

En Haute-Bretagne comme en Basse-Normandie l'article Le est accolé au nom, alors qu'en Basse-Bretagne il est détaché. Les documents officiels devant être écrits en français, depuis l'édit de Villers-Cotterêts en 1539, les noms de famille, en Basse-Bretagne, n'ont que l'article de francisé, celui-ci n'étant pas considéré comme faisant parti du nom, ce qui explique cette séparation. En prenant un exemple, en breton Monsieur Le Goff se dit et s'écrit «An Aotrou Gov» et Jean Le Goff «Yann ar Gov», ar an al étant des articles définis bretons.

Nous trouvons dans les deux ports du ponant des familles PONTOIS, sans l'article devant, elles ne sont pas originaires du Grand Ouest, le Massif Armoricain, mais du Nord de la France.

Quelles sont les familles connues ? :

LE PONTOIS de La Roche-Maurice (Finistère)

LE PONTOIS

Écuyer Guillaume LE PONTOIS sieur du PONTOIS et du BEAUCHESNAY (ou de BOISCHENE) et sa femme Catherine MAHIEU demeuraient au manoir dudit nom, en la trève de La Roche-Maurice de la paroisse de Ploudiry. En 1660, il offrit 1000 livres au profit des pauvres de Landerneau. Il est dit procureur fiscal de Landivisiau (9) (seigneurie du ressort de Lesneven). Parmi ses quinze enfants connus, nous relevons écuyer René LE PONTOIS (10) sieur DU PONTOIS, sénéchal et premier magistrat du vicomté du Faou, il épousa en 1666, demoiselle Catherine DERRIEN, de qui il eut au moins cinq enfants, dont quatre natifs du Faou, il décéda le 24 janvier 1703 et fut inhumé le lendemain dans l'église St-Julien de Landerneau, son épouse fut inhumée en ce lieu le 18 juillet 1708.

Manoir Du Pontois de La Roche-Maurice en 1995

Peu de temps après le domaine Du Pontois fut vendu à un notable, Joseph LE ROY, greffier de la cour royale de Lesneven et de la principauté de Landerneau, LE PONTOIS fut rajouté à LE ROY ce qui prêta à confusion, car certains documents comportaient la signature "Du Pontois".

LE ROY


Un Louys LE PONTOIS (11), sieur de PENAROS (1)2 (ca 1637 ­ 1710) fils d'escuyer Jean LE PONTOIS, détenait les mêmes armoiries que René LE PONTOIS, sieur du PONTOIS. Marié à Magdelaine MICHEAU, nous ne lui connaissons pas de descendance, cousin possible de René LE PONTOIS, certainement apparenté, car il fut parrain d'un de ses enfants, il signa en 1670 l'acte de mariage de Marie LE PONTOIS (soeur de René) avec François LE DIOUGEL.
Nous ne connaissons pas de descendance homonymique LE PONTOIS, que des descendances par les filles : DU HAFFOND, DE MOUCHERON, DE POULMIC, TANGUY etc.

LE PONTOIS d'Agon (Agon-Coutainville dans la Manche)

Les registres d'Agon ne remontent qu'à 1690. Les documents détenus par les archives de Saint-Lô, permettant d'aller jusqu'à 1575 sont partis en fumée en 1944, ce qui limite les recherches.


7 - Edouard Amédée Marie ANDRÉ-FOUET, né à Lorient le 2 juillet 1854, décédé à Pont-l'Abbé en 1939. Père jésuite, doyen de l'Ecole des sciences de l'institut catholique de Paris. Auteur de "Leçons élémentaires sur la théorie des Fonctions analytiques - 1907".
8 - Dictionnaire étymologique des noms de famille et prénoms de France ­ Larousse ­ Edition 1994
9 - Nobiliaire et armorial de Bretagne de Pol POTIER de COURCY
10 - Guillaume et René LE PONTOIS sont dit écuyer, supposés nobles.
11 - Armorial général de France, Bretagne de Charles d'HOZIER : Louis Le Pontouer (Pontois, S. de Penaroz : d'azur à une fasce d'or, surmontée en chef de 2 croissants de même.
12 - Penn-ar-Roz (Pénaros, Penanros) de nos jours quartier de Plouédern, jouxtant Landerneau, sur la rive droite de l'Elorn. Sur la rive gauche en remontant vers La Roche-Maurice, se dresse le manoir du Pontois.

6


Le blocus de "ces maudits anglais" empêchait de rejoindre les lieux de pêche et la République ayant besoin d'hommes pour armer ses navires, les jeunes d'Agon furent levés et rejoignirent les ports militaires comme Lorient et Brest, qui deviendront leur port d'ancrage. C'est ainsi que deux fratries LE PONTOIS se disant cousines sans pouvoir donner le degré, de cinq et six frères quittèrent leur coutançais natal. De la première fratrie, issue de Philippe Joseph LE PONTOIS et de Charlotte ADELUS, quatre se marièrent à Lorient, dont un, trois fois ; de la deuxième fratrie, issue de Robert Hélye LE PONTOIS et de Jeanne LE HUBY, un se maria à Paimpol, un à Landévennec et trois à Lorient. Philippe Joseph et Robert Hélye, les pères de ces fratries, étaient cousins issus de germains, et avaient pour bisaïeuls : Pierre LE PONTOIS et Noëlle ADELUE. (cf. tableau précédent l'épilogue).

LE PONTOIS de Villedieu-les-Poêles (Manche)

Jean Baptiste LE PONTOIS fondeur et son épouse Suzanne Renée LOYER, natifs de Villedieu-les- Poêles (Manche) et y mariés le 22 janvier 1794, s'installèrent à Coutances (Manche) où naquit le 30 novembre 1795, leur fille Virginie qui épousera à Brest Mathieu MICHAUD. Nous les retrouvons à Sainte-Cécile à côté de Villedieu-les-Poêles où naquit le 31 juillet 1803 Jean Baptiste LE PONTOIS, qui fut le directeur du Comptoir du Finistère. En décembre 1804, de nouveau à Coutances avec la naissance d'Augustine Joséphine (décédée rentière, célibataire, à Brest en 1887) et ensuite Brest avec la naissance le 8 avril 1806 de Joachim LE PONTOIS, libraire rue de Siam et celle de Suzanne Amélina LE PONTOIS le 26 février 1808, qui épousera Jacques COUTELLIER un officier de marine. Les deux frères, Jean Baptiste à Brest le 3 février 1835 et Joachim à Lambézellec le 13 septembre 1839, épousèrent deux soeurs issues du 2ème mariage (30 mars 1799 à Brest) de Jean CHEVILLOTTE (13), marchand épicier, originaire de Carré-les-Tombes (Yonne) avec Marie Madeleine BRUERE.

Nous relevons deux autres branches issues de Villedieu-les-Poêles :



- Un petit-fils d'un cousin paternel de Jean Baptiste LE PONTOIS, un fondeur, viendra à son tour à Brest, appelé par les nouvelles constructions de navires à vapeur à coques métalliques, originaire de Caen, Jean Emile LE PONTOIS ouvrier chaudronnier épousera à Brest le 10 août 1870, Marie Anne MERRIEN.

- François LE PONTOIS, marchand chaudronnier en 1823 à Villedieu-les-Poêles et son épouse Susanne Michelle LOYER, cousin de Suzanne Renée LOYER l'épouse de Jean Baptiste LE PONTOIS, s'installeront à Saint-Jean-de- Boisseau (Loire-Atlantique) avec leurs enfants, tous natifs de Villedieu-les-Poêles. Le fils aîné François Toussaint, né en 1813, était chaudronnier comme son père, le benjamin Armand Auguste, né en 1831, devint commis de marine de comptabilité. L'établissement d'Indret sur la rive gauche de la Loire, à une dizaine de Kilomètres en aval de Nantes, au départ une fonderie de canons, avec l'apparition de la vapeur se spécialisa à partir de 1828, dans la construction des chaudières et des machines à vapeur, ce qui explique l'arrivée de sourdins (14) spécialisés en chaudronnerie.

Nous relevons des LE PONTOIS à Villedieu-les-Poêles jusqu'en 1658.

LE PONTOIS d'Ille-et-Vilaine

Les LE PONTOIS de l'Ille-et-Vilaine, origine difficile à situer, à la limite de la Basse-Normandie, sur la route de l'Avranchin et du Coutançais. Jacques Dominique LE PONTOIS, décédé à Melesse (35) le 11 mai 1739, est dit noble homme et son épouse Thomase BOUTEILLER demoiselle, ce qui nous indique que nous avons affaire à des notables. Une fille du couple LE PONTOIS ­ BOUTEILLER, Jeanne Marie Julienne épousa le 10 octobre 1748 à Melesse (35) écuyer Pierre DE SAINT- JEAN (15), fils d'écuyer Julien et de Julienne GILBERT, nous rencontrons ici une alliance avec une famille dont l'ascendance est connue depuis le XVe siècle, sans fortune mais ayant conservé ses qualités nobiliaires. Un fils du dit couple, François Pélagie LE PONTOIS, alla se marier à Notre-Dame du Paradis d'Hennebont (56) le 8 janvier 1759, à Louise Marie GUEGAN. Dans la descendance d'un autre fils, Pierre René LE PONTOIS, qui épousa Perrine GUYHARD le 7 juillet 1758 à Montreuil-le-Gast (35), nous rencontrons principalement des agriculteurs, du bocage breton au nord de Rennes.

LE PONTOIS du Morbihan

Des LE PONTOIS sont localisés dans le Morbihan, nous relevons les décès de Joseph maître papetier le 29 janvier 1820 à Ploërmel et de Jean Maturin papetier le 17 novembre 1821 à Montertelot, leur grand-mère maternelle Marie HUET avait pour arrière-grand-père Isaac HUET (16) né vers 1590 originaire de Normandie, ancêtre d'une longue lignée de papetiers. Nous n'avons pas pu établir l'origine de Joseph LE PONTOIS, le père des deux frères papetiers, et époux d'Anne MERLET. Nous estimons d'après les alliances une origine de Basse-Normandie.


13 -Jean CHEVILLOTTE épousa en premières noces à Brest, le 10 février 1798, Renée Jeanne LIEURY native de Port-Louis, elle décéda le 8 novembre 1798, trois jours après la naissance d'un garçon Albert Jean René, dont sont issus les armateurs brestois. Il fut adjoint au maire de Lambézellec de 1826 à 1842. De sa deuxième épouse, Marie Madeleine BRUERE, il eut 12 enfants.
14 - Nom donner aux habitants de Villedieu-les-Poêles, professionnellement bruyants : dinandiers (travail du cuivre comme à Dinant en Belgique), fondeurs, poelliers.
Les ouvriers venus travailler au centre d'Indret se regroupèrent dans un nouveau village sur la commune de Saint-Jean-de-Boisseau. En 1877 ce village devint commune sous le nom de La Montagne.
15 - Filiations bretonnes de 1650-1923, par le Vicomte Henri FROTTIER de LA MESSELIERE : famille DE SAINT-JEAN, des environs de Rennes, connue depuis le XVe siècle, "maintenue de Noblesse d'extraction accordée en Bretagne le 21 mai 1669".
16 - Centre Généalogique du Finistère ­ LE LIEN bulletin n° 13 de mars 85 ­ Les papetiers : Généalogie d'Isaac HUET Maître Papetier

7


Agon (17)

Département de la Manche

Agon Coutainville
(Canton de Saint-Malo de la Lande)


Agon-Coutainville

Agon-Coutainville

La pointe d'Agon. Au loin le phare construit à l'emplacement d'un fort défendant l'entrée du havre, plus près le mémorial symbolisant un drakkar, inauguré en 1976, en souvenir d'un enfant du pays, l'homme de lettres Fernand LECHANTEUR, spécialiste en dialectologie normande et chargé de ce cours à la faculté de Lettres à Caen, proviseur du lycée Malherbe à Caen, né au village de l'Eglise le 20 juin 1910, décédé au village de La Rue le 7 mai 1971, apparenté à Antoine Michel LE PONTOIS.

Origine

Agon, nom d'origine celtique, qui voudrait dire : lieu entouré d'eau, comme le confirme la topographie de l'endroit, situé à l'estuaire de la Sienne. En territoire breton (18), le normand Rollon y établit une colonie au début du Xème siècle, le port servant de refuge à ses navires. La commune se divise en trois villages principaux : La Rue, Coutainville et L'Eglise qui en est le chef-lieu et où se situe la mairie.

Dénommé Agon-Coutainville depuis 1965, le lieu-dit Coutainville (19) station balnéaire, villégiature des habitants de Coutances, et étant plus connu que le chef-lieu, le toponyme Coutainville fut rajouté à celui d'Agon. La commune est située sur la côte Ouest du Cotentin, baignée par la Manche et fait partie du canton de Saint-Malo-de-la-Lande. Préfecture provisoire de la Manche en 1944, Saint-Lô ayant été détruit sous les bombardements des alliés.

Le Pont de la Roque, vu de l' amont de la Sienne, côté Montchaton, détruit en 1944 (janvier 2007)

La Sienne avant d'arriver à Agon, vue du pont de la Roque (juin 2007).

Eglise Saint-Evroult d'Agon

Manoir du Vieux-Coutainville

Coutainville, bord de plage

Coutainville, promenade du bord de plage



17 - Agon-Coutainville. Héraldique : Gueules au drakkar d'or et à voilure d'argent, le tout sur ondé
18 - L'Avranchin et le Cotentin dans le duché de Bretagne sous Salomon. Inclus dans le duché de Normandie en 933, par Guillaume Longue Épée, fils de Rollon. Duché de Normandie créé en 911, le traité de Saint-Clair-sur-Epte donnant au chef norvégien ROLLON les comtés de Rouen, de Lisieux et d'Evreux.
19 - L'amiral Anne Hilarion de COSTENTIN, chevalier, seigneur et comte de TOURVILLE, connu pour la bataille de la Hougue, aurait demeuré au manoir de Coutainville.

8


Foyer de marins

La requête à l'intendant, des paroissiens d'Agon, le 3 avril 1785 à l'occasion de leur procès avec le seigneur, présente ainsi les lieux : "La paroisse d'Agon est composée de 260 feux environ ; tous ses habitants sont marins ; dans les trois dernières guerres, plus de 400 d'entre eux sont morts au service de l'Etat, et le nombre de ceux qui ont péri dans la dernière se monte à 83, dont un grand nombre étaient pères de famille, en sorte que la paroisse est pleine de veuves et d'orphelins qui, sans le secours des autres habitants, périraient de misère. Il en reste encore plusieurs, soit dans les prisons d'Angleterre, soit dont on n'a aucune nouvelle." Les chiffres des registres paroissiaux confirment ceux présentés dans cette requête.(20) Le cahier des doléances de 1789 fait remarquer également que "pendant les guerres, les trois-quarts des hommes sont au service de l'Etat, et la paroisse doit tout de même fournir les gardes-côtes".

Agon, les hommes à la mer sur les bancs de Terre-Neuve, embarquant dans différents ports comme Saint-Malo, Fécamp, Honfleur, exposés au retour de la pêche aux pirates de Jersey et de Guernesey, avec des périodes dans la "Royale", les femmes dites cultivatrices. Mais Agon ce pays de gens de mer, de navigants, d'armements pour la pêche à la morue, de capitaines de navire ayant hérités de leurs aïeux (21) l'aptitude à la navigation hauturière, n'existe plus, de nos jours c'est Agon-Coutainville, une charmante station balnéaire (22).


La Rue d'Agon, faisant suite à la Rue du Pont, endroit précédemment habité par des marins

Antoine Michel LE PONTOIS d'Agon à Landévennec

Antoine Michel LE PONTOIS (23) naquit à Agon le 29 septembre 1772 et y fut baptisé le lendemain en l'église Saint- Evroult, fils de Robert Elie LE PONTOIS navigant et de Louise TANQUEREY, il fut tenu sur les fonds baptismaux par Antoine ADELUE et Marie Jeanne PERIER. Il venait d'avoir sept ans lorsqu'il perdit son père, décédé à l'hôpital de Brest, l'Etat versa une pension à sa mère. Comme tous les siens, il prit la mer, en 1791 et 1792, nous le trouvons sur la "Marie- Louise" de Fécamp (capitaine Laurent TANQUERAY) au banc de Terre-Neuve. La République est en manque de marins pour armer ses vaisseaux, les pertes sont lourdes, il est nécessaire de réquisitionner des hommes de dix-huit à cinquante ans, il fut ainsi levé en 1793 pour Brest, où il embarqua sur différents bateaux (24) : le vaisseau "La Bretagne" (capitaine LA RICHERIE), la frégate "L'Unité" (capitaine BERGERET), le cotre "Le Printemps" (capitaine FAUCHEUX), servit sur "Le Brutus", la corvette "L'Atalante" (capitaine FAUCHEUX).

Le 22 nivose de l'an 6 (11 janvier 1798), il fut pris par les Anglais et détenu jusqu'au 29 vendémiaire de l'an 8 (21 octobre 1799), il fut débarqué à Morlaix du parlementaire "Le John". Il embarqua sur le vaisseau "Le Wattigny", qu'il déserta le 11 prairial de l'an 8 (31 mai 1800). Il est dit 2ème maître de timonerie. Le 21 thermidor de l'an 8 (9 août 1800), il reçoit l'ordre d'embarquer sur le vaisseau "Le Maringo" (capitaine DELARUE), comme maître de timonerie.

Le 3 pluviose de l'an 11 (23 janvier 1803), il est porté aux maîtres du petit cabotage.

Le 19 germinal de l'an 12 (9 avril 1804), il épousa à Landévennec Jeanne Yvonne NICOLAS, née en ce lieu le 19 août 1784, fille de Jean NICOLAS navigant originaire de Châteaulin et de Marie Anne CAER native de Landévennec. A cette date, il demeurait à Brest Recouvrance. Jeanne Yvonne NICOLAS fut débitante de tabac au bourg de Landévennec.

Chasse marée

Il continua de naviguer au cabotage. En 1825, il était propriétaire et commandait l'Alexandre (25), construit en Angleterre (sans précision de l'année), chasse-marée de 19 tonneaux, de tirant d'eau chargé de 2,40 mètres, à vide 1,29 mètres, un "armement aux transports intérieurs". Ayant la qualité de "patron" il embarqua sous ses ordres deux de ses fils : Esprit Marie Joseph et Edouard Louis, qui seront remplacés par d'autres marins domiciliés à Landévennec. Dans un acte de 1833, il est dit capitaine au commerce, plus précisément patron de gabare, en réalité il est toujours patron du chasse-marée l'Alexandre. Au recensement de la population en 1836, il est précisé "maître au cabotage". En 1838 ­ 39, il était toujours propriétaire de l'Alexandre, le patron étant son propre fils Edouard Louis LE PONTOIS, quant à lui il commandait le chasse-marée La Rosalie appartenant à Louis PENNORD. En 1840, son fils Edouard Louis est enregistré comme propriétaire de l'Alexandre.


20 - Agon-Coutainville. Bulletin municipal n°12 Hiver 1988 : Articles à suivre : "Quelques mots d'histoire locale"
21 - Une présence romaine eut lieu. Le chef normand ROLLON au début du Xème siècle installa une colonie sur le littoral, l'endroit servant
de refuge aux navires qui parcouraient la Manche.
22 - Photos d'Agon-Coutainville de juin 2007 (Page précédente).
23 - En caractères gras les noms des personnes inscrites sur la pierre tombale.
24 - Archives de la défense, département Maritime Cherbourg - Registre de la Matricule 12P3/107
Archives de la défense, département Maritime Brest : reg bât imm 2P7 44, reg novices 2P3 83, mousses 2P3 56...
25 - Le chasse marée l'Alexandre, qui appartint à la famille LE PONTOIS, d'après les Rôles D'armements de l'Inscription Maritime, de
1825 à 1843, était matriculé au quartier de Brest et indiqué plus localement du syndicat du Faou. Ces informations permettent de déterminer
Landévennec comme le port d'attache de ce bâtiment, les différents équipages de deux à trois marins étant du lieu.


9


Le bois provenant de la vallée de l'Aulne et de la forêt de Landévennec était regroupé dans l'anse de Landévennec, les chasse-marée dont l'Alexandre de la famille LE PONTOIS remorquaient ensuite ce bois flottant sur Brest..

Son acte de décès le mentionne "ancien chef de timonerie en retraite", de la Marine Nationale. Depuis son mariage, il demeurait à Landévennec, où son épouse y tenait le bureau de tabac.

Descendance d'Antoine Michel LE PONTOIS

Les sept enfants du couple virent le jour à Landévennec

- Esprit Marie (26) naquit au chef-lieu, le 30 prairial an 13 (19 juin 1805). La naissance est déclarée par Denis LE PONTOIS, frère du père, âgé de 31 ans, "domicilié sur son navire navigant", capitaine au commerce. En 1825, il embarqua comme matelot sur le chasse -marée l'Alexandre, un bâtiment de transport intérieur non ponté, ayant comme patron son propre père. Quartier-maître de manoeuvre de 2ème classe, il décède en mer le 23 août 1838, à minuit 30 minutes étant par les 25° 30' de latitude nord et 60° 30' de longitude ouest, à bord de la goélette "La Daphné" armée à Lorient.

-Antoinette Désirée naquit au chef-lieu le 7 septembre 1807, déclaration en présence de Joseph LE PONTOIS, autre frère du père, capitaine au commerce, domicilié à Brest Recouvrance. Elle épousera Alexis François PENNOR, un marchand cloutier brestois, le 20 avril 1830 à Landévennec.

-Edouard Louis (27) né le 2 mai 1810 au chef-lieu. Il épousa le 28 octobre 1840 à Brest, Marie Amanda MOTUÉ, une brestoise demeurant 62 rue du Château, née à Brest le 8 novembre 1819, qui perdit sa mère, Marie Anne Perrine BAILLY (28), 15 jours après sa naissance, et à 6 semaines de ses 3 ans, son père Alexandre Marie MOTUÉ embarqué sur la corvette La Diane, en mer le 24 septembre 1822. Edouard Louis commença de naviguer sur l'Alexandre chasse-Marée, du port de 19 tonneaux, commandé par son père le propriétaire, comme mousse le 15 décembre 1825, passant en 1826 novice. Débarqué de ce navire le 2 juin 1828. Par la suite il fut levé par la Marine Nationale. Nous le retrouvons de nouveau embarqué sur le chasse-marée l'Alexandre dont il prendra la suite de son père en 1840, étant maître au cabotage comme patron et propriétaire, il était précisé marchand de bois, il devait en remorquer dans la rade de Landévennec à Brest. Le 22 février 1850, il est admis comme gardien de vaisseau à la Direction du Port, congédié le 20 mars 1852, et levé par la Marine d'Etat pour la division de Brest, il embarqua sur plusieurs bateaux, débarqué le 20 janvier 1857 pour la division de Toulon, il fut mis en indisponibilité le 19 février 1857. "Cet officier-marinier fut rayé du cadre de maistrance par dépêche du 12 mai 1857", deuxième maître de timonerie mis à la retraite, il fut réadmis comme gardien de vaisseau.

Le ménage habita après son mariage à Landévennec, où nous relevons 2 naissances, ensuite à Brest où il y eut au moins six naissances entre 1843 et 1850, rue de Siam, puis rue Haute-des-Sept-Saints. Au mariage du fils Louis Marie en 1885, il demeurait à Kerabecam (2)9 à Brest. Lors du recensement de 1891, Edouard Louis demeurait à Landévennec, il décéda au bourg le 27 septembre 1892, décès déclaré par son fils Alexis premier maître de canonnage.



        - Alexis Edouard (30) naquit le 19 septembre 1841 à Landévennec, il épousa Constance CORNIC le 7 novembre 1866, dont une fille Alexina Marina née à Brest en 1870 et y mariée le 26 mars 1895 à Edouard Germain LAFFITTE, adjoint du Génie originaire du Gers. Alexis Edouard rentra dans la Marine de l'Etat comme mousse le 26 septembre 1854, il prit la spécialité de canonnier. Le 14 février 1874, il est maître de 1ère classe.


26 - Archives de la défense, département Maritime Brest : Registre des bâtiments 2P7/44
27 - Archives de la défense, département Maritime Brest : registres des mousses 2P3/56, des novices 2P3/83 ; fascicule des maîtres du
cabotage 2P3/94
28 - D'après le registre des inhumations du cimetière Saint-Martin de Brest
29 - Une rue Kerabecam au sud de l'hôpital Morvan, reliant la rue de Glasgow et l'avenue Maréchal Foch. Nom d'une ancienne ferme à
proximité du village de Coat-ar-Gueven, d'après un plan de 1780.
30 - Archives de la défense, département de la Marine Brest 1M86 matr 5217 ; 2P3 398 p1909


10


A la division de Lorient comme 1er maître du 18 juillet 1882 au 14 juin 1883, puis à celle de Brest du 14 juin 1883 au 1er septembre 1883. Il est "nommé Chef Pompier par dépêche du 24 août 1883 et mis à la disposition de Monsieur le Commissaire aux Revues à la date du 1er septembre 1883". Médaillé militaire en 1872 et Chevalier de la Légion d'honneur en 1881. Décédé à Brest le 9 février 1901. Il demeura à Brest : rue du Couédic, rue de Kéréon.

        - Ludovic Jules est né le 19 mai 1843 à Landévennec, quartier-maître mécanicien de 2ème classe, décédé le 25 septembre 1863 de la fièvre jaune à Alvarado au Mexique, pays occupé par les troupes françaises (1861-1867).

        - Edouard (31) est né le 24 février 1850 à Brest, il épousa le 15 mai 1883 à Brest, Marie Victorine YVINOU, deux enfants enregistrés à Brest : Edouard Marie né le 20 septembre 1883 rue de l'Observatoire, et Joséphine Jeanne née le 30 décembre 1887, décédée le 29 février 1888 Grand'rue. Incorporé dans la Marine le 17 juillet 1870, il effectua 7 ans de service puis rengagea. En 1883, il est premier maître commis aux vivres. Il est dit "décédé à l'hôpital Maritime de Brest le 27 février 1888, des suites de Bronchite chronique et d'Entérite chronique".

        - Edmond Marie né le 17 octobre 1852 au 78 rue de Siam à Brest, y décédé le 4 septembre 1853.

        - Ange Pierre (32) naquit le 26 décembre 1856 à Brest. Il fut incorporé le 15 mars 1873, après ses 7 ans de service il poursuivit dans la spécialité timonerie. Le 1er juillet 1888 il a le grade de Second maître de 1ère classe. Ses affectations l'amenèrent dans les ports militaires français (Cherbourg, Lorient, Brest, Rochefort, Toulon) où il embarqua sur différents navires. De Toulon il rejoint le 2ème dépôt de Brest et est placé en retraite le 1er novembre 1898. Le 12 mai 1881 à Brest, il épousa Marie Apoline HERBAUT, deux enfants Léon Emile et Alexis Paul. Il est indiqué habiter Brest : au 26 ter, puis 63 rue Coat-ar-Gueven , 127 rue de la Vierge, au 4 puis au 23 rue de La Touche-Tréville, son épouse s'éteignit à Brest le 31 décembre 1891. Il se remaria à Cherbourg le 23 février 1896 avec une couturière demeurant au 69 rue au Blé, Berthe Gabrielle Augustine MICHEL, nous leur connaissons un garçon Marcel Edouard Alphonse LEPONTOIS (33) né à Brest le 20 novembre 1896 et qui se maria à Cherbourg le 21 juin 1919 avec Susanne Blanche Joséphine JEANNE, y décédé le 17 mai 1982. Ange Pierre décéda à La Glacerie (34) dans la Manche le 20 avril 1919.

        - Gustave Emile né le 18 juin 1858 et décédé le 4 septembre 1859 au 24 rue Haute-des-Sept-Saints à Brest

        - Louis Marie est né le 28 juillet 1861 au 24 rue Haute-des-Sept-Saints à Brest, quartier maître de manoeuvre de la Marine il épousa le 12 novembre 1885 à Brest, Maria HERRY repasseuse, fille d'un charpentier. Lors de son mariage il demeurait avec ses parents au lieu de Kerabecam à Brest.

        - Marie Anna Louise née le 28 janvier 1864 et décédée le 7 avril 1866 (épidémie de choléra) au 24 rue Haute-des- Sept-Saints à Brest.

- Marie Louise vit le jour au chef-lieu le 20 février 1812, elle épousa à Landévennec le 19 février 1832, Jean Baptiste Aimé DYEVRE, âgé de 30 ans, un géomètre originaire de Poullaouen, venu à Landévennec pour la réalisation du cadastre et qui s'y fixa. Au recensement de 1851, Marie-Louise LE PONTOIS, femme DYEVRE, succédant à sa mère, tenait le commerce de tabac, nous apprenons qu'elle était boiteuse. Deux enfants naquirent à Landévennec dont un seul vécut :

        - Marie Louise née le 24 janvier 1833 et décédée le 16 mai 1833.

        - Ludovic Alexis né le 15 octobre 1834, il épousa sa cousine Louise Marie Antoinette DYEVRE. Ingénieur civil des mines, il décéda à Morlaix en 1891. Le couple habita après le mariage à Landévennec, car y naquit :

                - Louis Baptiste Isidore DYEVRE né le 7 septembre 1868 au bourg. Il épousa à Daoulas, le 5 septembre 1892, Henriette MARCHAIS, native de cette commune du 16 septembre 1869, les parents des mariés étaient cousins. Lors de son mariage, il était lieutenant à l'école d'application de Fontainebleau. Un fils unique Henri DYEVRE.

- un enfant né mort sorti du sein de sa mère le jour précédent, événement enregistré sur le registre des décès le 23 juillet 1814. L'acte est signé de "Guillaume TIPHAIGNE maire de Landévennec, faisant les fonctions d'officier public de l'état civil". L'acte à la suite dans le registre, du 20 août 1814, indique le décès de la veille, de Guillaume TIPHAIGNE, capitaine de vaisseau retraité et maire de la commune, âgé de 78 ans et 4 mois, né à Hauteville-sur-Mer dans la Manche. Ce lieu est situé à environ 13 kilomètres au sud d'Agon, le lieu de naissance d'Antoine Michel LE PONTOIS.

-Joséphine Marie née au chef-lieu le 2 juillet 1816, épousa à Landévennec le 20 septembre 1840, Louis Théodule GROS, âgé de 35 ans, ouvrier d'état entretenu de la Direction d'artillerie à Brest. Elle décéda le19 janvier 1866, au n° 8 de la rue Duguay-Trouin à Brest, année de l'épidémie de Choléra (35).

-Thérèse Désirée née le 15 octobre 1819, se maria à Landévennec le 13 février 1843 à Pierre Marie Philippe DUVAL, âgé de 36 ans, écrivain au port de Brest. Elle décéda le 8 février 1866, rue Duguay-Trouin à Brest, le décès fut déclaré par son frère Edouard LE PONTOIS, qui est dit capitaine, âgé de 55 ans.


31 - Archives de la défense, département de la Marine Brest matr 2P3/408 p5721
32 - Archives de la défense, département de la Marine Brest matr 2P3/402 p3222
33 - En se remariant à Cherbourg avec Berthe MICHEL, pour lui et sa descendance, le LE se trouve définitivement rattaché à PONTOIS
34 - La Glacerie ancien lieu-dit de Tourlaville, devenu commune, faisant parti de la Communauté Urbaine de Cherbourg-Octeville
35 - Epidémie de choléra-morbus à Brest en 1866. Se déclare le 11 janvier 1866 pour se terminer le 7 mai 1866.


11




La famille DYEVRE (36) et les mines de plomb argentifère de Poullaouen (Finistère)

Les Mines de Poullaouen et du Huelgoat (37) à la veille de la Révolution faisaient de la Bretagne la première productrice de plomb et d'argent du royaume. La production était voiturée jusqu'au port de Morlaix. En 1755, il était comptabilisé à Poullaouen 2000 mineurs, faisant abstraction des ouvriers payés à la tache, des voituriers et des bûcherons. La Compagnie des Mines de Basse Bretagne fut liquidée vers 1866. Une exploitation artisanale se poursuivra sur Huelgoat jusque vers 1900, comme le décrit Henri DYEVRE, dont nous parlons un peu plus loin :

"Dans mon enfance, la mine de Huelgoat était encore en exploitation, mais d'une manière fort artisanale, puisque le minerai brut, extrait des galeries horizontales, était porté, par une petite charrette, attelée de deux bourricots, à la gare de Locmaria-Berrien, et réexpédié par voie ferrée (vers une destination que j'ignore)."

Gare de Locmaria-Berrien - Voie ferrée désaffectée vers 1967, devenue voie verte, circuits proposés avec "Roulottes et Calèches de Bretagne"

Pierre Joseph DYEVRE né le 11 décembre 1732 à Hampigny (38) dans l'Aube, fils de Louis DYEVRE boucher à Hampigny, arriva en Bretagne vers 1755, avec le Régiment de Royal-Champagne, étant chirurgien militaire, il se fixa définitivement à Carhaix comme chirurgien-juré, il épousa le 6 février 1756 à Saint-Trémeur de Carhaix, Charlotte Julienne DALLET, native du lieu. Nous leur connaissons dix-sept enfants enregistrés à Carhaix, dont le septième Louis Joseph fut officier de santé à la mine de Poullaouen et qui suit :

        - Louis Joseph DYEDRE naquit à Carhaix le 6 février 1765, il entra dans le corps de santé de la Marine en 1779, comme aide-chirurgien-auxiliaire, âgé de 14 ans. Le 1er nivose an II (21 décembre 1793), il fut admis membre de la loge maçonnique brestoise La Montagne (ex-loge Les Amis de Sully). Il épousa le 18 février 1795, Marie Victoire Marguerite LE COURSONNOIS. Le 12 nivose an V (1er février 1797), il quitta la Marine pour devenir médecin de la Mine. Son épouse était la fille du deuxième personnage de la mine, le trésorier Simon Marie LE COURSONNOIS originaire de Callac (22) et de Marie Moricette BEAU de Morlaix (29) (fille d'un négociant en la ville de Morlaix). Le trésorier, de part sa position, avait droit à 6 pièces dans la maison de la direction des mines où logeaient les officiers et où naquirent ses enfants. Le couple eut huit enfants, enregistrés à Poullaouen, dont les quatre qui suivent :

                - Eugène Pierre Louis Marie DYEVRE, né le 23 décembre 1795, chirurgien de Marine, reçu docteur en médecine à Montpellier en 1837, installé à Morlaix et y marié le 20 avril 1842 à Marie Reine Léocadie LEMIERE, dont les deux fils Frédéric et Pol furent avocats.

                - Aristide Simon Théophile DYEVRE, né le 16 ventose an VII 6 mars 1799), il entra à l'école des mines de Saint-Étienne, il s'y fixa et épousa une stéphanoise Hélène Claudine Claire SAVOYE, de qui il eut une fille unique, Louise Marie Antoinette DYEVRE, née à Saint-Étienne le 8 juillet 1840, lors de la naissance il était dit directeur de mines. Il s'éteignit à Morlaix le 16 janvier 1865 et son épouse en décembre 1872.

                - Jean Baptiste Aimé DYEVRE (39), (dit Baptiste) vit le jour à la maison de la direction des mines (40) à Poullaouen, le 23 nivôse an IX (13 janvier 1801). Géomètre il se retrouva à Landévennec pour réaliser le cadastre, il y épousa le 19 février 1832 Marie Louise LE PONTOIS. En 1840, il est dit géomètre de cadastre de 1ère classe. Il décéda le 25 août 1874 à Landévennec, où il fut inhumé avec ses beaux-parents. Son fils Ludovic Alexis, né à Landévennec le 15 octobre 1834, ingénieur civil des mines, après son passage à l'école des mines de Saint-Étienne, épousa en cette ville le 27 juin 1867, sa cousine germaine Louise Marie Antoinette DYEVRE de qui est issu deux enfants :

Louis DYEVRE

                        - Louis Baptiste Isidore DYEVRE, né à Landévennec le 7 septembre 1868, admis à polytechnique en 1888, la famille demeurant à l'époque 21 quai de Tréguier à Morlaix. Il ne put entrer dans la Marine pour un problème de vue. Lors de son mariage le 5 septembre 1892 à Daoulas, il était lieutenant à l'école d'application à Fontainebleau. Après sa formation, il fut affecté à Vannes (Morbihan). Vers 1900 Louis Baptiste Isidore démissionna de l'armée, il resta à Vannes où il s'occupa de yachting. Animateur de la Société des Régates de Vannes, il organisait
des courses à handicap, le plus lent partant le premier, tout le monde devant arriver groupé. Le Maïta, un petit sloop de 8,15m, qu'il dessina en 1900, construit en 1903, a eu sa réplique, mise en chantier à Vannes par une association, présente à "Brest 92", la fête des vieux gréements. Louis DYEVRE (41), belle figure du yachting armoricain s'éteignit à Poullaouen le 22 avril 1928.

36 - Orthographes quelquefois rencontrées : DIEVRE, DHYEVRE, D'HIEVRE
- Dictionnaire étymologique des noms de famille et prénoms de France ­ Larousse : Dyèvres (XVIIIe S, à Ampigny, Aube) "Originaire d'Yèvres" (Aube ; localité de même nom en Loiret et Eure-et-Loir).
- Dictionnaire des noms de famille et des prénoms : Dyèvres ; originaire d'Yèvres-le-Petit, dans l'Aube
- Bref historique de la branche bretonne de la famille DYEVRE de 1750 à nos jours (1961) ­ Henri DYEVRE
37 - Une entreprise industrielle au XVIIIème siècle ­ Les Mines de Poullaouen et du Huelgoat (1732-1791) ­ E. MONANGE
38 - Hampigny avant la Révolution était une trève de la paroisse de Vallentigny.
39 - Blason DYEVRE d'après le recueil Filiations bretonnes 1650-1912 du Vicomte Henri FROTTIER de la MESSELIERE
40 - Dénommé aussi Hôtel des Mines, Château des mines. Edifice de 2 étages comportant les locaux administratifs et les logements des responsables. A la liquidation de la Compagnie des Mines de Basse Bretagne le château fut vendu à un entrepreneur qui le démolit pour revendre les pierres de taille vers 1869.
41 - Article du 29 juillet 1992 de Dominique MARTIN, dans La République du Centre, édition de Dreux : Le Boullay-Mivoie :un vieux gréement réveille des souvenirs de famille


12


                        - Jeanne Marie DYEVRE, née à la Salle en Poullaouen le 28 février 1875. Elle était boiteuse, la légende familiale attribuait sa claudication à une chute dans un escalier, mais nous savons que sa grand-mère paternelle Marie Louise LE PONTOIS, possédait cette anomalie.

                - Victorine Jeanne Joseph DYEVRE née le 15 février 1807, épousa le 29 juillet 1834 à Poullaouen, Noël Jean Louis DAVY, caissier aux mines de Poullaouen. Leur fille Marie Hélène DAVY (dite Maria), épousa Jean Baptiste Victor MARCHAIS (dit Victor, directeur de la fabrique de porcelaine à Daoulas, originaire de Giey-sur-Aujon en Haute-Marne.
Ils eurent une fille Henriette MARCHAIS, née le 13 septembre 1869 à Daoulas, qui épousa un cousin issu de germains Louis Baptiste Isidore DYEVRE, cité précédemment.

DYEVRE



Henri DYEVRE

Henri DYEVRE (42), fils unique, est né à Vannes le 21 décembre 1893, où son père Louis Baptiste Isidore DYEVRE, un petit-fils de Jean Baptiste DYEVRE et de Marie Louise LE PONTOIS, était lieutenant d'artillerie. Il entra à l'Ecole Navale en 1910, avec le numéro 2 de sa promotion et en sortit premier en 1912, ainsi que de l'Ecole d'Application en 1913, capitaine de vaisseau en 1940. Il rentra dans le corps des Ingénieurs Hydrographes comme Ingénieur en chef de 1ère classe le 1er septembre 1941, promu Ingénieur Hydrographe Général de 1ère classe, correspondant à Vice-Amiral, le 23 juin 1948, il termina sa carrière fin 1955 à la direction du Service Hydrographique de la Marine. Il s'éteignit le 28 mai 1982 à Paris et fut inhumé le 2 juin 1982 à Poullaouen (29). En 1916, il épousa Anne Charlotte LE VAY native de Saint-Brieuc (22), fille d'un capitaine de vaisseau de Binic (22), qui lui donna dix enfants, son fils aîné admis à l'école navale en 1937, décéda en août 1941, à Passy en Haute-Savoie, d'une tuberculose, faute de soins ; deux fils sont connus comme officiers de Marine, l'un entré au service en 1939, l'autre en 1951 ; deux autres disparurent en 1944, l'un lieutenant d'infanterie coloniale, tombé en novembre 1944 à la tête de sa section, au début de la campagne d'Alsace à Ecurcey dans le Doubs, l'autre membre d'un réseau de Résistance, mort en déportation à Dora en Allemagne, âgé de 19 ans, la commune de Binic (Côtes d'Armor) ne les a pas oubliés en gravant leur nom sur le monument aux morts.





42 - Article de Jean BOURGOIN, Ingénieur Général de l'Armement (Hydrographe), Directeur du Service Hydrographique de la Marine, dans
la revue Annales hydrographiques, lors de la disparition de l'Ingénieur Hydrographe Général Henri DYEVRE.


13


Fratrie d'Antoine Michel LE PONTOIS



Robert Elie LE PONTOIS naquit le 16 novembre 1743 à Agon. Ayant perdu sa mère le 27 juin 1757 et son père le 22 février 1760, âgé de 16 ans il épousa le 15 mai 1760 à Agon, Claire Louise TANQUEREY âgée de 19 ans. Robert Elie fut d'abord laboureur puis navigant comme tous les siens. En 1774 classé officier, nous le voyons quitter Saint-Malo sur la goélette "La Créole" de Saint-Pierre et Miquelon, navire du port de 70 tonneaux et 2 ponts, avec 17 passagers à bord pour Miquelon. Il décéda à l'hôpital de Brest le 5 octobre 1779. Tous les enfants du couple virent le jour à Agon (Manche) :

        - Marie Jeanne née le 21 mars 1761; - François Robert né le 17 mars 1763; - Françoise Charlotte LE PONTOIS née le 14 juillet 1765 ne sont connus que sur Agon.

        - Joseph LE PONTOIS né le 4 août 1767, présent au mariage de son frère Antoine Michel, capitaine du commerce, demeurait à Paimpol, où il épousa le 10 thermidor an 7 (29 juillet 1800) Françoise Olive BAUDE. Il fut conseiller de l'Empereur Napoléon, ce qui explique le prénom qu'il donna à son fils, il décéda le 3 novembre 1864 à Lorient. A Paimpol, le couple eut trois filles, puis à Brest en 1806 un garçon Napoléon Désiré et en 1810 une fille Marie Louise qui épousa un professeur de mathématiques, Valentin Louis BAGAY. Le couple s'installa par la suite à Lorient. Le fils, Napoléon Désiré LE PONTOIS, horloger, épousa à Lorient Marie Félicité LE LAMER, qui lui donna 8 enfants, dont trois garçons qui furent horloger bijoutier (- Ambroise Joseph Désiré à Lorient ; - Louis Léon à Lorient, son fils Léon Désiré émigra aux USA, inventeur aux multiples brevets, et professeur d'électricité à l'université de Pittsburgh en Pennsylvanie, il s'y maria à Emmeline REED ; - Amédée Paul à Clamecy dans la Nièvre, puis son fils Paul), un quatrième garçon Louis François Alfred LE PONTOIS, officier dans l'artillerie de marine, devint le comte LE PONTOIS, par son mariage en 1888 à Rome avec la marquise Blanche Marie Anne DE LONLAY, dont le père louis Eugène DE LONLAY, se fit connaître comme poète et littérateur.

        - Pierre François LE PONTOIS né le 14 mars 1769, fut marchand épicier à Lorient, lors de son mariage le 30 prairial an 7 (18 juin 1799), en cette ville avec Marie Jeanne LE GALL, il était dit officier de marine militaire originaire d'Agon. Sur les quatre enfants, un fils fut horloger à Lorient. Il décéda à Lorient le 24 mai 1838.

        - Jean Baptiste LE PONTOIS (43) né le 17 novembre 1770, il fit les bancs de Terre-Neuve à partir de 1789 sur le Nicolas-
servit sur la frégate La Cocarde comme enseigne de vaisseau.

        - Antoine Michel LE PONTOIS né le 29 septembre 1772, marié à Jeanne Yvonne NICOLAS à Landévennec et y décédé le 21 avril 1840.

        - Denis LE PONTOIS né le 30 août 1774, était présent à la déclaration de naissance de son neveu Esprit Marie Robert le 30 prairial an 13 (19 juin 1805) comme capitaine au commerce, par la suite nous le voyons comme marchand de toile et épicier à Lorient. Marié en cette ville, le 11 août 1807 à Guyonne Marie ROGER, nous relevons trois enfants, nés au 5 rue des Colonies à Lorient. Il décéda à Lorient le 6 mars 1845.

        - Auguste Léonore LE PONTOIS né le 10 juillet 1776, s'éteignit à Lorient le 25 septembre 1838, marchand, bijoutier il épousa le 4 thermidor an 11 (23 juillet 1803) Rose PAUL la fille d'un marchand de Lorient, nous leur connaissons trois enfants : un fils Léonore bijoutier comme son père, et deux filles dont l'aînée Louise Marie Rose dite Elisa épousa à Lorient le 15 octobre 1822 Aimable Constant JEHENNE natif de Saint-Malo-de-la-Lande (Manche), préfet maritime à Lorient en 1858, au moment du passage de Napoléon III, elle eut 6 enfants dont une fille Eugénie Constance JEHENNE mariée à Brest le 3 novembre 1851 à un officier de marine, Charles Emile GUEPRATTE, de ce couple est issu un fils :

                Emile Paul Aimable GUEPRATTE (44), né le 3 août 1856 à Granville (Manche), entré à l'École Navale le 1er octobre 1871. Il épousa à Cherbourg (50) le 20 août 1883, Thérèse Marie Virginie GOURDAN, la fille d'un capitaine de vaisseau. Contre-amiral le 2 septembre 1912, il se distingua en 1915 à la tête de la division navale française aux Dardanelles, vice-amiral le 10 octobre 1915 et préfet maritime de l'arrondissement algéro-tunisien à Bizerte (Tunisie), député de 1919 à 1924, décédé le 21 novembre 1939 et inhumé aux Invalides dans le caveau des gouverneurs (en résumant, petit-fils de l'amiral JEHENNE et de la nièce d'Antoine Michel LE PONTOIS)




43 - Archives de la Défense, département de la Marine Cherbourg, registre de la Matricule 12P3/107
44 --www.netmarine.net : Emile Paul Aimable Guépratte


14


Le commandant Charles BÉNARD LE PONTOIS (1864-1931)



L'archéologue

Ayant obtenu son baccalauréat ès sciences à Bordeaux (Gironde), Charles
BÉNARD entra à seize ans et demi à l'école navale et quitta la Marine Nationale à vingt-quatre ans. A Bordeaux, il fonda en 1897, la Société océanographique du golfe de Gascogne, qui deviendra la Société océanographique de France, de 1915 à 1918 il est appelé à commander l'escadrille des dragueurs de mines de Toulon (Var). En 1919, établi à Penmarch (Finistère), il rajoute LE PONTOIS à son nom, sans doute pour honorer le commandant Louis LE PONTOIS archéologue venant de décéder à Lorient (Morbihan). Il était membre de la Société d'archéologie du Finistère et président de l'Institut finistérien des études préhistoriques. En 1922 sous son impulsion fut créé le musée préhistorique de Penmarch. Il suivit la restauration des alignements mégalithiques de Lagatjar à Camaret vers 1929. Lassé de pas mal de difficultés financières et personnelles, il disparaît tragiquement en novembre 1931. Ses collègues estimaient "qu'il avait été plus un entraîneur d'hommes qu'un savant".

La parenté

Charles Eugène Marie Pierre BÉNARD vit le jour le 14 février 1864 à Redon (Ille-et-Vilaine). Son père Charles Eugène Adrien BÉNARD de la Compagnie d'Orléans, chef de gare à Lorient, s'y maria le 13 août 1863 à Marie Perrine GROUHEL. Cette dernière, née à Lorient le 11 juin 1842, avait une soeur Marie Augustine Eugénie née à Lorient le 22 août 1840 et y mariée le 15 juillet 1861 à Ambroise Joseph Désiré LE PONTOIS, horloger bijoutier. Il y avait un frère, Jean Marie Eugène GROUHEL imprimeur né à Lorient le 7 mars 1837, y décédé le 1er août 1878, sa veuve Maria Héloïse LE MEILLOUR se remaria le 3 janvier 1880 avec Louis Léon LE PONTOIS horloger, représentant de commerce, frère d'Ambroise Joseph Désiré. Un autre frère Vincent GROUHEL était tailleur comme le père.

Louis Eugène Marie LE PONTOIS, officier de marine, commanda le croiseur Château-Renaud, il est plus connu comme archéologue, membre de la Société polymathique du Morbihan (reçu en 1891), il travailla de concert avec Paul DU CHATELLIER (1833-1911) et ses trouvailles enrichirent le musée du château de Kernuz (4)5. Il naquit à Lorient le 8 juillet 1838 et y décéda le 7 avril 1919, fils de Pierre Edouard LE PONTOIS et de Françoise Mélanie Léocadie ROSENZWEIG. Il est parent à Ambroise et Louis Léon LE PONTOIS au 12ème degré, c'est à dire qu'ils avaient pour "quintisaïeuls" Pierre LE PONTOIS et Noëlle ADELUE d'Agon. Etant originaire du même lieu, ces familles gardaient des liens familiaux comme le démontre les présences lors des enregistrements d'actes d'état civil.

Louis Eugène Marie LE PONTOIS était un cousin issu de germains d'Eugène LE PONTOIS maire de Vannes de 1908 à 1912 et officier d'Académie, ce dernier, fils de Charles Joseph LE PONTOIS qui fut maire de Plouhinec du Morbihan de 1864 à 1870 et père d'Alexandre LE PONTOIS commerçant en épicerie en gros, défenseur de la sauvegarde des remparts de Vannes, président de la Société Polymathique du Morbihan en 1927 et de Léon Maurice docteur en médecine, président de cette Société en 1938.

Epilogue

Les évènements révolutionnaires obligèrent des hommes d'Agon, qui ne vivaient que de la mer, à quitter leur coutançais natal, c'est ainsi qu'Antoine Michel LE PONTOIS, de retour des pontons anglais et levé pour Brest, épousera une fille de la région et avec elle le cabotage pratiqué par les siens. Les agonais recevaient une formation scolaire, car ils signaient très lisiblement les différents registres paroissiaux, de l'état civil et ceux aussi de la marine. Les fils d'Antoine Michel LE PONTOIS continuèrent le cabotage avec des périodes dans la Marine Nationale, mais les petits-fils, après sept ans de service s'y engageront, ce qui est la conséquence de l'évolution dans la construction navale. La nombreuse descendance de Jean Baptiste DYEVRE, gendre d'Antoine Michel LE PONTOIS, sera imprégnée de cette culture de la mer, car nous en
rencontrons dans la "Royale".
Lorient à la différence de Brest, a été créé par la Compagnie des Indes, la Marine Nationale héritera des installations, mais la mentalité de marchands ne disparaîtra pas. Les LE PONTOIS s'y intègreront sans problème dans le commerce en s'alliant avec d'autres commerçants, souvent étrangers également à la région.

45 - Château de Kernuz sur la commune de Pont-l'Abbé dans le Finistère

15


Sincères remerciements à :
Madame Marie CELIER, fille de Monsieur l'Ingénieur Général Henri DYEVRE, pour les documents concernant la généalogie orale de la famille DYEVRE, établie par son père.
Monsieur Roger LARS, maire de Landévennec, pour son soutien et les renseignements cadastraux et de l'état-civil sur les LE PONTOIS de Landévennec, ainsi qu'à la secrétaire de mairie.
Monsieur Michel KERÉZÉON, l'historien et l'auteur de "Les Ateliers et Chantiers de Bretagne... " pour ses recherches à Saint-Jean-de-Boisseau.
Madame Jeannine MENOT­LE PONTOIS, pour le livret de Monsieur l'Abbé Edouard ANDRÉ-FOUËT sur sa « Famille LE PONTOIS »

Bibliographies & Sources

- Abbé Edouard ANDRÉ-FOUËT doyen de l'École des Sciences de l'Institut catholique de Paris ­ Famille LE PONTOIS ­ Agon ; Lorient ; dispersion 1575-1931
- Jean BOURGOIN ­ L'ingénieur hydrographe général Henri DYEVRE (1893-1982) ­ Annales hydrographiques, 5ème série Vol 10. 1982 n°757 ­ Service Hydrographique et Océanographique de la Marine ­ Paris.
- Louis DELOURMEL ­ Le Vieux BREST à travers ses rues. - Editions de Bretagne - 1946
- Henri DYEVRE ­ Bref historique de la branche bretonne de la famille DYEVRE de 1750 à nos jours - 1961
- Henri FROTTIER de LA MESSELIERE Vicomte ­ Filiations Bretonnes 1650-1923 - Editions 1924 - 1986
- R.-P. GIOT ­ Archéologie de la Préhistoire et de protohistoire finistérienne pour 1986 ­ 1992 ­ 1993. Bulletin de la Société Archéologique du Finistère - tomes CXV ­ CXXII - CXXIII
- Charles d'HOZIER ­ Armorial général de France, province de Bretagne ­ Edit de nov 1696. D'après le manuscrit de la Bibl Nat - 1930
- André LAFOSSE et René LE TEXIER ­ Agon Coutainville description histoire ­ Imprimerie OCEP - 1978
- Philippe LAGNEAU et Jean ARBULEAU ­ Dictionnaire des noms de famille et des prénoms - Vernoy ­ Arnaud de Vesgres - 1980
- Roger LARS, maire de Landévennec ­ La famille LE PONTOIS à Landévennec (Finistère) au 19e siècle.
- Danielle LE FAOU-MACHAUX ­ Les KERROS et la ville de Brest ­ Le Lien du Centre Généalogique du Finistère n°86 ­ 2e tr. 2003
- Dominique MARTIN : Le Boullay-Mivoie : un vieux gréement réveille des souvenirs de famille - Article du 29 juillet 1992 dans La République du Centre, édition de Dreux
- Jeannine MENOT-LE PONTOIS ­ Chronique familiale de Jacques LE PONTOIS ­ 6-11-2000
- E MONANGE ­ Une entreprise industrielle au XVIIIème S ­ Les Mines de Poullaouen et du Huelgoat Tome II - UBO CRBC Brest 1976
- Jean François PELLAN & ... BOITHIAS ­ Les papetiers - Centre Généalogique du Finistère ­ LE LIEN bulletin n° 13 de mars 85
- Pol POTIER de COURCY ­ Nobiliaire et armorial de Bretagne ­ 4ème édition. Reproduction en 1970 de la 3ème édition de 1890
- René KERLIVER ­ Répertoire Général de Bio-Bibliographie Bretonne ­ Tome treizième - 1902
- Etienne TAILLEMITTE ­ L'Histoire ignorée de la marine française ­ Librairie Académique Perrin - 1988
- Albert DAUZAT ­Dictionnaire étymologique des noms de famille et prénoms de France ­ Larousse ­ édition originale 1993 - édition 1994 revue et augmenté par Marie-Thérèse MORLET
- Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques ­ Nomenclature des Hameaux, Ecarts, Lieudits du Finistère.
- http://membres.lycos.fr/heratlas
- http://fr.wikipedia.org/wiki/Agon-Coutainville
- Annuaires de la Marine pour 1918 ­ 1928 ­ 1938 ­ 1948 - 1958
- Archives de la Défense, département de la Marine Brest
- Archives de la Défense, département de la Marine Cherbourg
- Archives départementales d'Ille-et-Vilaine ­ les registres paroissiaux et de l'état-civil
- Archives départementales du Finistère ­ les registres paroissiaux et de l'état-civil
- Archives départementales de la Manche ­ les registres paroissiaux et de l'état-civil
- Archives départementales du Morbihan ­ les registres paroissiaux et de l'état-civil
- Archives municipales et communautaires de Brest ­ les registres paroissiaux et de l'état-civil
- Archives communales de la ville de Cherbourg-Octeville - les registres de l'état-civil
- Archives municipales de Landévennec ­ les registres de l'état-civil
- Archives municipales de la ville de Lorient ­ les registres paroissiaux et de l'état-civil
- Archives municipales d'Agon-Coutainville ­ les registres et les cahiers de dépouillement établis par familles
- Archives municipales de Villedieu-les-Poêles ­ les registres paroissiaux et de l'état-civil.
- Centre de Recherche Bretonne et Celtique ­ bibliothèque à la faculté de lettre de Brest.
- Centre Généalogique du Finistère ­ les cahiers de dépouillements de l'antenne de Brest et Généabank
- Centre Généalogique du Poher - Généabank


Pour retourner à la page précédente.





16